— Tu sens comment, chaton ?
Juan esquissa un sourire, un index s'entortillant lentement dans la toison du torse de son amant contre lequel il était lové, les remous du jacuzzi clapotant autour d'eux.
— Incroyablement bien. Et crevé.
Rémi lui embrassa la tempe et l'Oméga releva le visage pour lui tendre ses lèvres, les yeux clos. L'Alpha l'obligea, complaisant, et pianota encore au creux de son dos, là où il savait être le papillon aux ailes déployées. Le jeune père en soupira d'aise et l'embrassa encore, du bout des lèvres, avant de nicher le nez au creux de son cou, somnolent.
Après qu'il ait fait jouir Juan, ils s'étaient reposés, puis douchés et avaient profité du sauna un moment. Leurs peaux luisantes de sueur et d'humidité n'avaient pas suffi à les rebuter et Juan s'était lové contre l'Alpha, qui l'avait enlacé et gardé contre lui, le fessier délicieux de son amoureux calé sur une de ses cuisses. Et lorsque vraiment ils avaient eu trop chaud, ils s'étaient à nouveau rincés pendant que la baignoire se remplissait.
— Et toi ?
— Incroyablement heureux. Je... Je t'aime, Juan. Je suis désolé.
— T'es idiot, surtout.
Juan se tourna et s'allongea complètement sur lui, relevant la tête pour plonger son regard dans celui de l'Alpha.
— T'es désolé de quoi au juste ? D'être heureux ou d'être amoureux ?
Rémi gloussa tout bas et le son de sa voix fit dresser les cheveux fins sur la nuque de l'Oméga. L'Alpha l'enserra de ses bras et l'embrassa sur le bout du nez.
— Pardon, chaton. Je me suis mal exprimé, je voulais simplement dire que... je suis désolée de te dire ça comme ça alors que tu n'as peut-être pas envie de l'entendre.
— Rémi, je suis pathologiquement insécure, bien sûr que j'ai envie d'entendre qu'on m'aime ! Je ne veux juste pas... que ça te blesse si je ne sais pas comment te répondre pour le moment. Je me sens bien, vraiment bien, genre tellement bien que j'arrive pas à me souvenir de la dernière fois que je me suis senti aussi bien dans une relation qui implique du sexe. Tu me manques tout le temps. J'ai envie de toi dès que je te vois. J'ai l'impression d'avoir quinze ans quoi. En gros. Mais je... ne sais pas si j'ai des sentiments amoureux.
L'Alpha fit courir ses doigts dans les cheveux bleus de l'Oméga et l'attira à lui pour picorer sa bouche de baisers. Juan frémit et se lova un peu plus dans son étreinte.
— Je ne te demande pas ça, Juan. Je ne suis pas idiot, tu es au courant de mes sentiments depuis dix jours. Évidement que tu ne vas pas tomber amoureux de moi en dix jours ! C'est juste... J'ai très envie de te dire que je t'aime. Tout le temps. De toutes les manières possibles. Je ne le fais pas pour ne pas te... je ne veux pas que ça soit un fardeau ou que tu te sentes contraint de me répondre ou que ça pèse dans ta décision de t'engager avec moi ou...
— A-a-attends !
Juan se redressa et s'assit à califourchon sur les cuisses de l'Alpha, prenant son visage en coupe dans ses mains pour plonger son regard dans le sien.
— Tu paniques, Rémi.
— Un peu.
— Pourquoi ?
— J'ai... peur de te perdre ?
— Sans déconner, mec... Tu me prends pour qui ? Tu crois que je chevauche la queue des gens avant de les larguer ou genre tu me vois comment ?
Rémi rougit violemment et Juan éclata de rire. L'Alpha le trouva sublime. Il se redressa pour dévorer sa gorge de baisers. L'Oméga frissonna et se lova de nouveau contre lui, plongeant avec un délice non feint dans l'eau brulante. Puis il murmura, tout bas :
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Révolution
RomanceUne révolution, c'est un bouleversement, un changement. Une révolution, c'est aussi un tour complet sur soi même. Le tour que la Terre fait autour du soleil. Une révolution, c'est aussi ce que vit Juan, Oméga récessif, considéré comme stérile, 35...