Chapitre 40

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— Chaton, attends. Je crois que tu as un truc sur la jambe.

Juan se retourna et sourit à son amoureux. Rémi releva les yeux vers son visage rieur, et se laissa enlacer par l'Oméga, qui planta un baiser sur ses lèvres. Il aurait voulu déjà glisser une main sous sa robe d'été.

— Oui, j'ai quelque chose sur les cuisses. Un nouveau tatouage.

De tendre, le regard de Rémi devint torride, et Juan éclata de rire. L'Alpha le serra entre ses bras et s'empara de sa bouche. Il s'abandonna au baiser, planté au milieu du trottoir, en plein Paris. Il n'avait pas été aussi heureux depuis longtemps. Ils n'avaient pas passé de temps à deux depuis longtemps. Des semaines.

Christopher était enfin sorti de l'hôpital, depuis plusieurs jours. Il resterait chez Samir, comme prévu, le temps que son poignet soit assez remis pour supporter l'utilisation de béquilles. Ensuite, il rentrerait chez lui. Avec joie. Rémi savait qu'il allait moins le voir, et cela lui manquait déjà. Il s'était vite habitué à passer plusieurs heures par jour avec son Alpha, comme lorsqu'il vivait au Palais présidentiel. Depuis plusieurs années, ce temps avait considérablement réduit et cela leur convenait tout autant... Jusqu'à l'accident.

Mais ce soir, c'était le premier weekend de liberté. Le premier weekend où Christopher pouvait dormir entre les bras de Samir, et le premier weekend où Rémi pouvait être amoureux de Juan sans avoir à penser au confort de Christopher.

Ils étaient heureux. Il était si heureux qu'il en oublia presque qu'il fallait qu'ils respirent, et qu'ils étaient dans le passage. Sa main était crispée dans les mèches bleu électrique de son amoureux, et si ce dernier n'avait pas ri contre sa bouche, il aurait probablement continué de l'embrasser. Longtemps. Mais Juan avait ri.

Il ne l'avait pas entendu rire depuis des jours. Des semaines, même. Pas de ce rire-là. Léger. Insouciant. Solaire. Juan était solaire, dans le soleil de l'été, et l'ourlet de sa jupe flirtait avec le dessin encré sur ses cuisses quand il marchait. Il tirait presque l'Alpha par la main à présent, parce que Rémi marchait délibérément un pas derrière lui, pour essayer d'apercevoir le délicat tracé. Et Juan riait, encore, en l'attirant vers lui. Il l'enlaçait, l'embrassait, et l'Oméga s'échappait sans lâcher sa main. Puis leur manège recommençait. Ils furent en retard pour visiter l'exposition qu'ils avaient repérée, et s'embrassèrent dans la file d'attente pour patienter.

— Cariño, tu veux pas laisser tomber l'expo et aller directement au spa ? murmura Juan entre deux baisers que l'Alpha plantait sur ses lèvres.

Il gronda tout bas contre son oreille et embrassa la base de son cou, juste sous l'épais collier de cuir blanc. L'Oméga sentit sa peau de hérisser de chair de poule.

— Je suis encore d'astreinte deux heures, Chaton, répondit finalement Rémi.

— Tu peux pas répondre au téléphone depuis le bain ?

— Si. Si, carrément.

L'Oméga s'empara de nouveau de sa main et ils quittèrent la file d'attente en courant, gloussant comme des adolescents du regard choqué qu'une personne âgée leur lança.

Rémi grondait doucement à l'oreille de l'Oméga qu'il serrait entre ses bras. Ils étaient debout au milieu de la chambre qu'ils avaient réservée et Juan se lovait contre lui, le dos appuyé à son torse. L'Alpha l'avait capturé juste avant qu'ils n'atteignent le lit, et ils ne bougeaient plus. Il aurait voulu déjà le déshabiller et explorer son corps, pour contempler ce tatouage qu'il n'avait qu'aperçu. Mais à l'instant où il avait été entre ses bras, Juan avait arqué le cou et penché la tête vers l'avant, offrant sa nuque. Ses instincts alphas s'étaient brutalement réveillés et il peinait à garder le contrôle sur ses canines.

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