— Bébé ?
— Mmh ?
— Tu crois que Rémi dira oui ?
Markus se redressa un peu, quittant la tiédeur ferme de l'épaule de son mari pour le regarder dans les yeux. Il était tard dans la nuit, ou presque l'aube selon les points de vue. Ils étaient exténués et ravis, collés l'un à l'autre dans un fouillis inextricable de bras et de jambes, baignant dans leurs fluides et leurs phéromones. Moites et repus.
L'Oméga traça une arabesque sur le torse de l'Alpha, songeur, puis finit par murmurer :
— Je pense qu'il en a très envie pour des raisons évidentes, mais qu'il ne fera rien sans l'accord de ses enfants... et sans que Chris le pousse un peu.
— Et si Christopher veut faire partie du projet ?
— Ils n'ont jamais vécu ensemble en presque trente ans. Je ne crois pas que ça les intéresse pour le moment, ils aiment cloisonner leurs vies. Mais si jamais ça les tentait, après tout, pourquoi pas ? C'est à eux de discuter de ça, non ?
— Mmmh. Je sais. Mais...
— Tu t'inquiètes ?
L'Alpha les fit rouler sur le côté, enlaçant son mari pour mieux le garder contre lui et le dévorer du regard. Il ne se lassait pas de lui. Depuis près de douze ans ils ne pouvaient pas se quitter plus de quelques jours, et jamais il n'en avait ressenti le besoin. Lorsqu'ils étaient en désaccord, ils laissaient toujours leurs phéromones trahir leurs vraies émotions, quand les mots qu'ils se jetaient à la figure disaient parfois l'exact inverse. Ils communiquaient avec leurs corps si naturellement que souvent, ils ne se parlaient pas pendant des heures, et pouvaient évoluer dans la même pièce sans jamais se heurter ni se déranger. Ils comprenaient les besoins de leur conjoint avant lui-même parfois, simplement parce que leurs odeurs parlaient pour eux.
Jasper dessina le contour d'une hanche pâle du bout des doigts et Markus frissonna, gémissant faiblement sous la caresse légère.
— Un peu oui. Mais il n'y a rien que l'on puisse faire, tu as raison. Et puis à cette heure-ci hein...
La grande main glissa de la hanche vers le creux du dos, effleurant le duvet qui le recouvrait, et l'Oméga ricana, nichant le nez entre les pectoraux de son Alpha.
— Je t'ai pas assez fatigué mon amour, t'en veux encore ?
— Tu m'as cassé les reins, Bébé. Trois fois. J'peux plus marcher. Mais ma queue est encore en forme. Tu veux pas la chevaucher ?
Markus éclata de rire, alors que son mari traçait toujours des volutes sur son corps, du bout des doigts, en le dévorant du regard, les yeux pétillant de malice.
— Tu crois que j'ai encore l'énergie pour ça après t'avoir, je cite « cassé les reins trois fois », Chat ?
L'Alpha feignit une moue boudeuse, accentuant l'hilarité de son amant, qui finit par hoqueter, en saisissant le membre raide dressé entre eux :
— Bouge pas, Alpha inépuisable. J'ai peut-être une solution à ton très dur problème.
L'Oméga se tourna entre les bras de son mari, collant son dos au torse large, puis il le guida jusqu'à l'intérieur de lui en exhalant un soupir d'aise qui retourna les sens de son mari. L'Alpha se pressa encore plus contre lui, et embrassa la base de son cou. Markus gémit faiblement et murmura d'une voix ensommeillée :
— Bouge, maintenant. J'veux jouir et dormir, Chat.
Le bassin contre le sien s'éloigna et revint s'y plaquer brutalement, lui arrachant un râle de plaisir. Jasper avait toujours adoré se plier aux désirs de son mari. Il n'allait pas lui faire défaut aujourd'hui. Une main glissa le long de sa jambe et jusqu'à l'arrière de son genou, que Jasper fit plier et remonta jusqu'à sa poitrine. Markus arqua le cou et vint quémander un baiser, que son amoureux lui octroya volontiers.
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Révolution
RomanceUne révolution, c'est un bouleversement, un changement. Une révolution, c'est aussi un tour complet sur soi même. Le tour que la Terre fait autour du soleil. Une révolution, c'est aussi ce que vit Juan, Oméga récessif, considéré comme stérile, 35...