Chapitre 43

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— Juan ? Chou, c'est toi ?

L'Oméga effectua un volte-face sur ses talons à toute allure. Derrière lui, un Alpha grand, brun, aux yeux sombres et à la peau mate. Marc. Il ne l'avait pas vu depuis un an, et il aurait bien continué encore longtemps comme ça. Il était au parc avec son fils et Yaël, Jasper ayant dû conduire Charlotte aux Urgences pour une mauvaise chute à l'école et Markus récupérait l'aîné avant de le rejoindre. Il avait proposé de partir devant avec les deux petits et le regrettait amèrement. Heureusement, on était vendredi. Et le vendredi, il retrouvait Rémi. Ils n'avaient pas pu se voir de toute la semaine, l'Alpha étant trop pris par son travail, aussi ce dernier avait tout fait pour se libérer le plus tôt possible. Il l'avait appelé il y avait déjà un petit moment pour l'informer qu'il avait quitté le bureau et Juan lui avait expliqué que Jasper venait de partir pour l'hôpital, et qu'il allait rester avec Markus pour ne pas le laisser seul avec les enfants. Rémi avait aussitôt proposé de les rejoindre au parc.

Bon sang, il aurait dû aller à l'école avec Markus. Ca lui aurait évité de se retrouver chemise entrouverte avec un bébé ventousé au sein et l'autre pendu à son bras le tirant de toute se petite force pour aller plus vite à l'aire de jeux face à son ex.

— Juanito ?

— Marc. Bonjour. Et bonne journée.

Il se détourna et repartit vers son objectif : le toboggan pour tout-petits.

— Attends !

L'Alpha posa une main sur son bras pour le retenir et il prit sur lui, pour ne pas effrayer les bébés.

— Quoi ?

— Je... Pardon. Tu es sublime. Je... je veux dire... Est-ce que ça te dirait de boire un verre un de ces jours ?

— Non.

Il se détourna à nouveau pour reprendre son chemin, et l'Alpha le retint par le poignet.

— Attends ! Juan, tu... Tu ne peux pas partir comme ça ! Je n'ai même pas vu le visage de... de mon enfant.

Un frisson glacé descendit le long de la colonne vertébrale de l'Oméga. Qui murmura d'une bien trop petite voix :

— Ce n'est pas ton enfant. Laisse-moi, maintenant, tu leur fais peur.

— Bien sûr que non ! Ce sont des bébés, ils ne comprennent même pas ce qui se passe.

L'Alpha gronda et tira sur le poignet de l'Oméga, qui se sentait perdre patience. Il tordit son bras pour se libérer, mais la poigne de Marc se resserra, et Juan soupira, blasé.

— Laisse moi tranquille, Marc. Je n'ai pas de temps à perdre avec tes conneries.

— Je ne pense pas que connaitre mon bébé soit une connerie. Si tu rentrais à la maison tu...

— Mais putain Marc ! On a rompu il y a presque deux ans, réveille-toi ! Et laisse-moi tranquille !

Il avait haussé le ton, et les passants jetaient vers eux des regards intrigués. Juan espérait que cela suffise à son ex pour reprendre ses esprits. Mais il fallut l'arrivée de Markus, traîné par Théodore qui avait repéré de loin le malaise de son « Tonton Juan », pour que l'Alpha finisse par le lâcher. Markus passa un bras possessif autour de la taille de Juan, et gronda tout bas, prêt à utiliser ses phéromones si Juan le lui demandait. Il y avait longtemps qu'il n'en avait pas eu besoin, mais la petite bande d'amis n'avait jamais cessé de s'entraîner à leur usage défensif.

Marc afficha une moue dégoûtée.

— Tu as réussi à briser le couple de tes meilleurs amis, Chou ? Félicitations, je ne te pensais pas aussi tordu.

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