Rémi ôta ses lunettes et se frotta les yeux en poussant un long soupir. Il avait enfin fini, et se concentrer en sachant son amoureux juste à côté n'avait pas été une mince affaire. Il pianota un instant sur son téléphone pour contacter son collègue et se leva en attendant qu'il décroche. Il avait déjà envoyé les documents signés et éteint son ordinateur, il n'avait plus que quelques mots à échanger et tout serait bouclé. Et son astreinte terminée, sa subordonnée directe prenant le relais pour le weekend.
Il était si concentré qu'il n'avait entendu aucun bruit dans la pièce d'à côté, et il se demandait où avait pu passer Juan. Il pensait le trouver dans le bain à remous, mais l'Oméga était toujours dans la chambre. Toujours sur le lit. Toujours nu. Il avait les yeux fermés, et était totalement abandonné en travers de l'édredon. De sa main gauche, il effleurait son ventre et sa hanche, languide. Et dans la droite, il enserrait une petite télécommande d'un violet vif. Il tourna le visage vers Rémi lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir, et lui sourit sans cesser les lentes caresses sur sa peau.
« Allo ? Rémi ? » se fit entendre au bout du téléphone. L'Alpha leva les yeux au ciel, une lueur amusée dans le regard qu'il riva à son amoureux. Il fallait dire que le spectacle était splendide.
— Je suis là, Pierre.
Tout en écoutant les commentaires que faisait son interlocuteur, Rémi déboutonna son jean, qui le comprimait de plus en plus. Il y plongea la main et, calquant ses mouvements sur le rythme lent des gestes de Juan, caressa la raideur qu'il y avait trouvé. Sans perdre le fil de sa conversation ni même avoir la voix altérée. Juan le regardait, subjugué par sa maîtrise.
— Mmh. Oui. Ben j'ai signé ça mais s'ils veulent encore une modification de l'orga ils peuvent se faire cuire le cul. Moi je suis gentil mais Carmen va pas leur chanter la même chanson s'ils veulent encore changer des trucs à trois jours de la réception. T'envoie ça ? Parfait. À lundi.
Il raccrocha et se pencha en arrière pour poser son téléphone sur le bureau de l'entrée. Puis il s'appuya d'une épaule au chambranle de la porte et observa son amoureux quelques instants, la main toujours dans le pantalon. Il se tortilla un peu pour le faire glisser le long de ses jambes et s'en débarrassa, avant de déboutonner sa chemise d'une main pour lui faire suivre le même chemin. Juan le dévorait du regard, et il s'en délectait. Et comme ce dernier finit par tendre les deux bras vers lui, il consentit à s'approcher. Debout près du lit, il le surplombait et la vue était sublime. Des cheveux bleus qui frôlaient ses genoux jusqu'aux pieds fermement ancrés dans le matelas, l'Oméga était un appel à la luxure. Rémi se pencha, pour caresser toute la peau accessible, des deux mains. Puis, pointant le silicone violet qu'il devinait entre les jambes écartées de son amoureux, il murmura :
— Et moi, je vais où, mmh ?
Juan éclata de rire et tendit les bras en arrière, se cramponnant à l'arrière de ses cuisses pour l'attirer jusqu'au bord du lit. Puis il ouvrit la bouche en tirant exagérément la langue et glissa en même temps la petite télécommande dans sa paume.
— Putain. Chaton, tu vas me rendre dingue.
— Mais non, répliqua l'Oméga. Je vais juste de faire jouir. Viens.
L'Alpha s'agenouilla et passa une main ferme sous la nuque de son amoureux, qui avait renversé la tête en arrière, dans le vide. Juan claqua de la langue, impatient, et rouvrit la bouche. Rémi pressa le petit bouton de silicone qu'il sentait sous son pouce et un sursaut de son amant lui indiqua qu'il avait trouvé comment augmenter l'intensité des vibrations du jouet. Il sourit.
Et, enfin, il accéda à la demande de Juan, glissant dans sa bouche avec précautions. Une langue chaude s'enroula immédiatement autour de lui, lui arrachant un gémissement sonore. Il ne chercha pas à le retenir. Il esquissa un mouvement pour reculer mais les mains de Juan se cramponnèrent à ses cuisses pour le retenir. Et même, l'attirèrent plus loin. Toujours plus loin. L'Oméga ouvrit sa gorge pour lui, et il jura entre ses dents serrées, entamant le lent va-et-vient que son amant réclamait.
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Révolution
RomanceUne révolution, c'est un bouleversement, un changement. Une révolution, c'est aussi un tour complet sur soi même. Le tour que la Terre fait autour du soleil. Une révolution, c'est aussi ce que vit Juan, Oméga récessif, considéré comme stérile, 35...