Chapitre 42

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— Mais... tu m'as... même pas touché !

L'Alpha rit, et les fit pivoter à nouveau, plaquant l'Oméga au lit. Le corps svelte était encore parcouru de spasmes sporadiques et Juan lui souriait d'un air béat. Il l'embrassa sur le bout du nez, et son amoureux gloussa comme un adolescent. Il le trouva sublime.

— T'as encore rien vu, Babe.

Juan se redressa sur un coude, et haussa un sourcil curieux. Rémi usa de ses phéromones une nouvelle fois et le corps de l'Oméga s'arqua, comme traversé par un courant électrique. Les doigts fins plongèrent dans les mèches grises de l'Alpha et s'y crispèrent.

— Putain ! Rémi ! Tu... Tu...

L'Alpha sourit, assez fier de lui. Du bout de l'index, il caressa le visage de son amoureux en chaleurs, esquissant ses traits. Puis il embrassa sa bouche, son menton et son cou, glissant sa langue dans le creux d'une clavicule avant de relever le nez. Il dévisagea Juan, se mordilla la lèvre, et déclara finalement :

— J'ai une dernière question, avant de te faire perdre totalement la tête, Chaton.

— Mmmh ? Tu crois vraiment que tu vas réussir ça ?

Un index vint dessiner l'arête du nez Alpha, qui gronda tout bas et essaya de le happer entre ses lèvres. Pourtant, il se reconcentra sur son amant qui, n'entendant plus rien, avait fini par rouvrir les yeux. Son regard luisait de fièvre et d'empressement.

— Évidement ! Il saisit les poignets de son amoureux et les plaqua au matelas, au-dessus de sa tête. Juan se tortilla un peu sous lui et se cambra, pour venir frotter son bassin contre le sien. Rémi planta un baiser sur ses lèvres, puis murmura, le nez au creux du cou de l'Oméga : Parfois, quand... quand je caresse tes seins, du lait s'échappe. Est-ce que ça t'ennuie si je le lèche ? Tu préfèrerais que je ne te touche pas là, pour éviter ça ? Je... voulais te demander depuis longtemps et...

— Et l'occasion ne s'est plus présentée depuis des semaines, forcément. Juan lui sourit, puis reprit, la voix un peu rauque : si ça coule tout seul, tu peux en faire ce que tu veux. Tu... es attiré par ça ?

— Par tout ton corps. C'est pas spécialement un kink*, mais j'aime tes seins et j'aime les toucher. Je ne veux juste... Pas te mettre mal à l'aise si c'est la chasse gardée de Jolan.

— C'est son lait. Mais ce sont mes seins. Tu peux les toucher autant que tu v...eeeeux !

Rémi n'avait pas attendu la fin de sa phrase : il avait lâché les poignets de son amoureux et ses deux paumes avaient recouvert les renflements légers de la poitrine oméga. Juan se tortilla. L'Alpha se pencha et lécha une pointe déjà érigée, arrachant un cri étranglé à son propriétaire.

— Tu... Tu... Mais...

Un nouveau déferlement de phéromones alphas le fit taire. Son ventre se tordit, ses yeux se révulsèrent, et il resta plusieurs secondes en apnée alors que l'orgasme le traversait. Encore. Il plaqua ses mains sur son visage alors que sur sa peau, la langue de Rémi errait en quête d'une zone érogène qu'il n'aurait pas déjà connue. A chaque fois que Juan frémissait, il insistait. L'Oméga le regarda brièvement entre ses doigts, les prunelles brillant de fièvre. Il lui sourit, et s'empara à nouveau d'une pointe érigée, qu'il fit rouler délicatement entre ses doigts avant d'y appliquer la bouche. Juan gémit. Ses cuisses étaient largement ouvertes et son bassin semblait onduler. L'Alpha s'agenouilla entre les jambes offertes et se redressa. Il observait son amoureux en silence.

— Rémi ?

Cette pause inattendue avait poussé l'Oméga à retirer les mains de son visage et à chercher le regard de son amant. Qui ne lui répondit que d'un vague « mmh ? », augmentant sa frustration d'un cran. Il était en chaleurs, bon sang ! C'était inhumain de le faire attendre ! Il fallait qu'il le prenne, maintenant. Qu'il lui fasse un bébé, tout de suite. Oh, mais sans le faire. La vasectomie était une bénédiction de la science. Il lança à nouveau une œillade suppliante à l'Alpha, qui lui sourit enfin et posa ses mains sur sa cuisse, en caressant lentement l'arrière de sa large paume.

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