Nous sommes parfois confrontés à des dates marquantes alors que nous aimerions les oublier. C'est le cas de Julian. Tant bien que mal, il essaye d'avancer dans la vie, mais tout lui rappelle ce fameux 3 juin où tout a basculé. Vivre avec des traumat...
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Londres, 4 juin, cinq ans plus tôt.
Je me réveille dans un lit d'hôpital. Je ne sais pas dans quel hôpital je suis et encore moins ce que je fous là. Mon corps me fait mal. Je n'arrive même pas à localiser la douleur tellement il me fait mal de partout. Je tente en vain de me rappeler ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve ici. Mais à force de réfléchir, j'ai l'impression que ma tête est compressée dans un étau tant elle me fait mal.
Putain concentre toi Julian.
Morag... où est Morag ? J'étais bien avec elle non ? Je ne sais plus.
J'entends un bip incessant et stressant qui amplifie mon mal de crâne. Je vois une porte s'ouvrir et une personne en blouse blanche entrer dans la pièce où je suis.
— Calmez-vous Monsieur Adamsky.
— Où suis-je ? tenté-je de demander.
— Je suis l'infirmière Maggie, vous êtes au Guy's Hospital.
— Mais qu'est-ce que je fais ici ?
La porte de la chambre s'ouvre dans un fracas et j'y vois débouler mes parents. Ma mère pleure à chaudes larmes alors que mon père a les yeux explosés d'avoir pleuré. Ma mère prend mon visage entre ses mains.
— Mon bébé, mon bébé.
— Maman...
— Mon Dieu mon bébé, Julian... pleure ma mère.
Ce n'est qu'à ce moment que je constate que j'ai le bras dans une écharpe, et la jambe dans une atèle.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Il... il y a eu... un attentat, essaye d'articuler mon père.
— Un attentat ?
— Julian... tu étais sur le pont où une voiture a foncée dans les passants, ajoute mon père.
Le pont, la voiture... j'ai quelques morceaux qui me reviennent... j'étais avec Morag, main dans la main... puis cette voiture, le corps de Morag qui vole, le mien aussi mais loin d'elle...
— Où... où est Morag ? leur demandé-je.
Les pleures de ma mère redoublent alors que les miens commencent à couler le long de mon visage.
***
Londres, avril, cinq ans plus tard
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur l'étage où se trouvent les bureaux de la société. Quand je passe les portes avec un grand sourire sur les lèvres, je tombe nez à nez avec mon père. Il écarquille les yeux avant de regarder l'heure sur sa montre.
