Nous sommes parfois confrontés à des dates marquantes alors que nous aimerions les oublier. C'est le cas de Julian. Tant bien que mal, il essaye d'avancer dans la vie, mais tout lui rappelle ce fameux 3 juin où tout a basculé. Vivre avec des traumat...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je ne sais pas quoi faire. Il est là devant moi, et la première pensée qui me traverse l'esprit est : Il ne paraissait pas aussi grand à travers l'objectif. Sérieusement, il fait presque deux têtes de plus que moi, autant dire que ça ne fait qu'augmenter mon complexe vis-à-vis de ma petite taille. Je dois remercier ma mère, parce que ce trait physique vient d'elle. Ma sœur et mon frère ont eu plus de chance de ce côté-là puisqu'ils tiennent de notre père. Eanna fait ma taille, alors qu'on a sept ans et demi de différence. Et Finn, n'en parlons même pas.
Je dois vraiment être bizarre de penser à ma famille dans un moment comme celui-ci, mais au cas où cet homme est un psychopathe, au moins, j'aurais eu une dernière pensée pour mes proches. Pourtant l'inconnu blond n'a pas l'air méchant, mais bon après les apparences sont parfois trompeuses. Je suis tout de même rassurée un minimum quand il demande à son compagnon à quatre pattes de s'asseoir. En règle générale, si on est en colère, on lui demande d'attaquer plutôt, non ?
— Salut !
Même si mes lèvres se sont ouvertes, aucun son n'en sort. C'est lui qui va finir par fuir plutôt que moi, vu la situation. J'ai l'air d'une idiote en restant bouche-bée devant lui.
— Salut, me dit-il une seconde fois.
— Sa... salut.
C'est pas vrai, achevez-moi ! J'ai tellement honte. Je me mets enfin à parler, et voilà que je bégaye. Je ne comprends pas. Je ne suis pas comme ça d'habitude. Est-ce que c'est sa grandeur ou son regard bleu planté dans le mien qui me perturbe à ce point ?
— Je peux voir la photo ?
— Euh, quelle photo ?
— Celle que tu as faite, ajoute-t-il.
— J'en... j'en ai pas... prise, avoué-je avec peu d'assurance.
— Tu es sûre ? Parce que je t'ai vu pointer ton objectif sur Lucky et moi.
Il se met à sourire et on pourrait presque se croire dans une publicité pour un dentifrice tellement sa dentition est blanche. Lui, c'est clair que ce n'est pas un fumeur. Ayant entendu son nom, le golden retriever lève la tête vers nous. Le chien crème sait que nous sommes en train de parler de lui.
— Tout doux, Lucky, ordonne-t-il à son chien.
Preuve une nouvelle fois qu'il reconnait son maitre et qu'il est bien éduqué, puisqu'il baisse la tête et reprend son activité, c'est-à-dire, regarder les autres passants dans le parc. Il ne gesticule absolument pas et ne montre aucun signe d'impatience alors que n'importe quel autre animal se serait mis à courir partout.
Je n'ai pas percuté tout de suite, mais il vient de passer au tutoiement quand il s'est adressé à moi. D'accord, nous sommes à peu près dans la même tranche d'âge, mais nous ne nous connaissons pas. Est-ce qu'il cherche à me mettre à l'aise ? Parce que si c'est le cas, ce n'est pas très concluant.
