Nous sommes parfois confrontés à des dates marquantes alors que nous aimerions les oublier. C'est le cas de Julian. Tant bien que mal, il essaye d'avancer dans la vie, mais tout lui rappelle ce fameux 3 juin où tout a basculé. Vivre avec des traumat...
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Mon cœur se serre dès que ma tête se met à penser à ce que Julian m'a avoué l'autre soir, à ses confidences sur sa relation passée et ce qu'il a vécu. On a énormément pleuré, lui comme moi. Je suis bien trop sensible, et ses révélations ne pouvaient pas me laisser sans larmes. Son histoire avec Morag avait tout pour être parfaite, et elle a été détruite en l'espace de quelques secondes. Juste le temps qu'il a fallu à cette camionnette pour foncer sur eux, anéantissant leur espoir d'un avenir commun. J'ai eu du mal à le laisser pour rentrer chez moi. Ça a été un véritable supplice de quitter son appartement. J'ai eu l'impression de l'abandonner, mais il m'a assuré que ça ira.
Je ne lui ai pas écrit après. J'ai attendu que le premier pas vienne de Julian. Vu ce qu'il m'a raconté, je me suis doutée qu'il avait besoin de temps pour se remettre de ses fortes émotions qui n'ont pas dû être faciles à m'avouer. J'apprécie l'effort qu'il a fait, qui me montre qu'il a entièrement confiance en moi et que ce qui se passe entre nous n'est pas que dans ma tête. Julian doit bien le ressentir aussi, cette alchimie qui existe et qui flotte entre nous. Néanmoins, avec une confession comme celle-ci, c'était impensable pour moi de prendre les devants. Il fallait que ça vienne de lui, quand il sera prêt.
Deux jours. C'est le temps que j'ai attendu d'avoir de ses nouvelles. Pour une personne quelconque, deux jours c'est rien. Pour moi, ça peut paraitre une éternité. Je me suis tellement attachée à mon inconnu blond que les minutes sans lui me paraissent des heures et cetera. Nos plannings sont incompatibles en ce moment, mais on s'écrit tous les jours, plusieurs fois par jour même. Je crois que j'en suis même rendue à lui demander ce qu'il mange, tellement tout ce qu'il me dit peut m'intéresser.
J'arrive chez mes parents après avoir enchainé le week-end avec Maxence. Jade étant avec un autre client. C'est la première fois que nous étions que tous les deux, et mon côté timide est ressorti, ce qui a fait beaucoup rire Maxence. Il m'a complimenté sur mon travail et sur mon évolution depuis que j'ai accepté d'être leur assistante. Mon patron m'a d'ailleurs confié qu'il apprécie la complicité qui s'est créée entre sa nièce et moi au fur et à mesure des semaines que nous passons ensemble. Il affirme que nous faisons un bon duo, ce qui m'a fait rougir. Avant de partir, Maxence m'a conseillé de poursuivre mes efforts et qu'il est content de m'avoir parmi eux, ce qui m'a beaucoup touché.
— Eanna et Finn ne sont pas là ? demandé-je à mes parents en m'installant à table.
— Ils sont venus ce midi. On leur a proposé ce soir pour être tous ensemble, mais ils ne pouvaient pas être là.
— Je suis désolée de ne pas avoir été là. C'est assez intense en ce moment au travail. Je n'ai pas une minute à moi.
— Tu n'as pas à t'excuser ma puce, me rassure ma mère en apportant le diner. Comment ça se passe au travail d'ailleurs ? Ça te plait toujours autant ?
— Oh oui. C'est génial, m'extasié-je. Je me sens tellement dans mon élément.
Le sourire est forcément présent sur mes lèvres quand il s'agit de parler de mon travail d'assistante dans un studio de photographie. Mes parents savent à quel point c'est important pour moi, et à quel point ça me passionne depuis ma plus tendre enfance. J'ai eu mon premier appareil photo à mon quatrième anniversaire et même si les modèles ont changés et évolués depuis, je les ai tous gardés précieusement dans une boite chez mes parents.
