Nous sommes parfois confrontés à des dates marquantes alors que nous aimerions les oublier. C'est le cas de Julian. Tant bien que mal, il essaye d'avancer dans la vie, mais tout lui rappelle ce fameux 3 juin où tout a basculé. Vivre avec des traumat...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Mes parents sont rentrés de leurs vacances en Irlande. J'avais un peu peur qu'ils ne m'écoutent pas et décident tout de même de revenir à Londres plus tôt que prévu. Je suis allée les voir durant le week-end tandis que Julian était aussi chez ses parents. Eanna et Finn sont arrivés, et comme à son habitude, mon petit-frère a voulu me prendre dans ses bras, encore plus en constatant mon état. J'ai reculé de deux pas, et il s'est arrêté dans son élan. Dix ans nous séparent l'un de l'autre, mais nous sommes très proches Finn et moi. Il se montre protecteur envers moi, mais son contact me crispe. Il reste en retrait, accepte de ne pas pouvoir me prendre dans ses bras, et nous partons nous installer au salon pour leur expliquer toute la situation. Nous avons tous lâchés des larmes. Finn s'est retenu de venir me serrer contre lui, et ça m'a tellement fait de la peine pour lui. Mon père a insisté pour venir avec moi à mon appartement, et il a été tout autant affligé que moi en découvrant l'état de mon cocon. Il m'a laissé récupérer quelques affaires supplémentaires pour pouvoir retourner chez Julian. J'avais dit que ce n'était que le temps que mes parents soient en vacances, mais je suis bien avec lui, je me sens en sécurité. Mon père a posé sa main sur mon épaule pour me demander si c'est bon et si nous pouvions partir et mon corps s'est crispé, une nouvelle fois. J'ai le même problème avec mon frère ainsi que mon père.
Le même cas s'est aussi produit avec Jade, quand elle est venue le dimanche soir pour diner avec nous. Elle a voulu me prendre dans ses bras, et je n'ai pas supporté cette proximité. La seule que j'arrive à accepter, c'est celle de Julian. Son contact m'apaise, comme si c'est le seul que mon corps accepte proche de moi. J'ai tellement besoin de lui, c'est indéniable. Chaque soir, il veut mon aval avant de venir se glisser sous les draps de son lit, avant de venir se positionner dans mon dos. Je m'endors au creux de ses bras depuis un peu plus d'une semaine et c'est vraiment le seul endroit où je me sens aussi bien. A ses côtés, avec lui.
Petit à petit, Julian me laisse prendre une place un peu plus importante à la fois dans son cœur et dans son appartement. Je profite du mardi soir où il est avec son frère et sa sœur pour défaire le sac avec le complément que nous avons pu récupérer avec mon père. J'ai pris la photo de famille avant de partir et en la cherchant dans mon sac, mon regard se pose sur mes culottes menstruelles. J'arque un sourcil, me demandant quand est-ce que j'ai eu mes règles pour la dernière fois avant d'attraper mon téléphone pour ouvrir l'application qui me permet de suivre mes cycles. Je constate avec effroi que j'aurais dû les avoir il y a une semaine, et elles ne sont toujours pas là. Ce n'est pas normal. Je n'ai pas eu un seul jour de retard depuis que je suis réglée. Je me laisse tomber sur le canapé et éclate en sanglot. Lucky qui a dû sentir ma détresse vient à mes côtés et pose sa tête sur mes genoux pour me rassurer. Je suis incapable de me rendre compte de ce qui se passe autour de moi depuis ma découverte. Ce n'est que lorsque la tête de Lucky se lève et qu'il aboie que je comprends que Julian est rentré.
Tout se passe très vite, trop vite. J'avoue avoir du retard à Julian, et encore une fois, il se montre présent pour moi. J'ai à peine le temps de réagir qu'il a déjà quitté l'appartement pour aller m'acheter ce qu'il faut pour être fixée. J'attrape la boite contenant le test de grossesse quand il me la tend, et pars dans la salle de bain. Je ne peux pas attendre plus longtemps. Il faut que je sache, même si je n'ai pas trop de doute puisque c'est la première fois que j'ai un retard de règles. Les cinq minutes nécessaires avant de regarder le résultat sont les plus stressantes que j'ai pu connaitre ces derniers jours. Je tremble, au point de poser le test sur le lavabo parce que je ne pouvais plus le tenir dans mes mains. Et puis, les deux barres finissent par apparaitre. Je n'ai pas besoin de lire la notice. Je sais ce que ça veut dire.
