Nous sommes parfois confrontés à des dates marquantes alors que nous aimerions les oublier. C'est le cas de Julian. Tant bien que mal, il essaye d'avancer dans la vie, mais tout lui rappelle ce fameux 3 juin où tout a basculé. Vivre avec des traumat...
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Qui dit changement de saison, dit renouvellement de la carte. Je suis assise à une table, une de mes jambes repliée sous mes fesses, en train de m'appliquer pour inscrire sur le tableau noir les nouveautés qu'on veut mettre en lumière durant le prochain trimestre dans la pâtisserie. Primrose Bakery est réputée pour offrir un panel de choix à ses clients, et ils en ressortent très souvent satisfaits au point de revenir goûter à nos douceurs. C'est tout ce qui compte pour nous.
Pas satisfaite du résultat obtenu, parce que je suis un peu trop perfectionniste sur les bords, j'attrape le torchon propre non loin de moi pour effacer ce que j'ai noté, et reprends à zéro en faisant attention à faire ma plus belle écriture cette fois. Plus convaincue après ma seconde tentative, je me redresse pour accrocher le tableau au mur pour que les clients puissent le voir dès leur arrivée. Une fois la mise en place terminée, je me recule pour admirer le travail, tout en croisant les bras et fronçant un peu les yeux pour vérifier qu'il est bien droit. Je sens une présence à mes côtés, et me tourne vers elle pour découvrir ma patronne en train d'observer mon chef d'œuvre. Je ne peux m'empêcher de lui demander son avis.
— Et voilà le travail ! C'est bon pour toi ? demandé-je avec enthousiasme.
— C'est très bien.
— Tu es sûre ? Je peux encore faire quelques modifications, si tu veux.
— Non, c'est parfait ainsi. Merci Cami, me répond-elle en souriant.
J'apprécie quand elle me dit que le travail fourni est à la hauteur de ses espérances. J'ai tellement peur de mal faire que c'est important pour moi de voir que ça lui convient et surtout que ça correspond à ses attentes.
On est en début d'après-midi, le rush de la pause déjeuner est derrière nous, c'est le moment pour moi de prendre la mienne. Je retire mon tablier et pars le déposer dans l'arrière-boutique. J'en profite pour récupérer mon manteau et mon sac contenant mon appareil photo dont je ne me sépare jamais. Une fois parée, je retourne dans la boutique, et m'adresse à ma patronne.
— Je vais prendre un peu l'air.
— Prends ton temps, ma puce. C'est calme aujourd'hui, m'avoue-t-elle en tournant le regard vers la boutique où seulement un client est présent.
— Je serai de retour dans une heure.
— D'accord.
Quand on entend toutes ses personnes qui rencontrent des problèmes avec leurs employeurs, je devrais m'estimer heureuse que ça ne soit pas mon cas. Je n'ai pas à me plaindre. J'ai la meilleure patronne au monde. Je pourrais passer des heures à vanter ses qualités et dire à quel point c'est fantastique de travailler à ses côtés, mais on finirait par dire que je ne suis pas objective. En effet, ma patronne qui se prénomme Jolene, c'est aussi ma mère. Ce n'est pas pour autant que j'ai un passe-droit, elle est tout autant exigeante avec moi qu'elle ne l'est avec ses autres employés.
