Chapitre 22 - Julian

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J'ai l'impression de ne plus rien contrôler, de peut-être en avoir trop dit

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J'ai l'impression de ne plus rien contrôler, de peut-être en avoir trop dit. Ou alors je ne suis qu'un lâche qui n'a pas su parler d'un morceau de son passé à son amie.

Son amie... que des foutaises car je n'ai aucuns sentiments amicaux pour elle et je n'en aurai jamais. De toute façon, je n'ai pas le droit de m'aventurer sur ce terrain-là. Mais même... j'aurais dû être capable de lui dire quelque chose... je lui ai laissé un indice. Maintenant, à elle de faire le rapprochement ou non. Je suis juste incapable de le faire, le traumatisme de cette soirée et des jours qui ont suivis est encore trop bien ancré au fond de moi. Ce petit jardin aux secrets trop lourds à porter, aux séquelles post-traumatiques encore trop bien présentes pour y penser sans que cela me touche. Car la vérité est tout autre et je viens de fuir Cami lorsque ses questions tout à fait légitimes m'ont mis dans un état de mal-être total. Je n'aime pas être dans cet état, encore moins devant Cami.

Elle ne connaitra jamais celui que j'étais auparavant. Elle ne connaitra jamais cet homme avec la joie de vivre. Elle ne connaitra désormais que celui que je suis devenu, celui qui est mal quand on approche d'un peu trop de son passé.

Si ce 3 juin n'avait pas existé, lui parler de Morag ne m'aurait pas tant mis dans ce chaos intérieur que j'étais en train de repousser. Mais ce 3 juin existe et lui parler de Morag est presque devenu insupportable pour moi, parfois même impossible comme lorsque je veux essayer de passer le London Bridge car ce ne sont pas nos sentiments qui nous ont séparé.

J'aurais pu lui parler de Janice ou de Maya, les deux filles avec qui je suis sortie avant de connaitre Morag mais aucune des deux n'a réellement compté comme Morag a pu compter pour moi. C'était la première fois que je tombais amoureux, la première fois que mon cœur s'affolait dès qu'elle m'approchait.

***

Londres, avril, sept ans plus tôt.

Je suis sur le campus de la fac avec Carter, mon meilleur ami, celui avec qui je passe le plus clair de mon temps. Tous les deux dans la vingtaine, on se connait depuis une quinzaine d'années maintenant. Je connais sa vie, il connait la mienne. Il est devenu le troisième fils de mes parents tout comme je suis devenu le second des siens. Nos parents se connaissent bien aussi. Si moi je suis français, Carter est américain et nous sommes tous les deux nés à Londres de parents expatriés. Il m'a emmené dans sa famille aux États-Unis tout comme je l'ai emmené dans ma famille en France et en Belgique. Carter c'est un putain de coup de foudre amical, enfin ça, c'est les mots qu'il m'a dit et je ne peux pas le contredire. Notre amitié est bien plus que ça et surtout, il est toujours le premier à m'écouter comme je le fais avec lui.

— Cart', appelé-je mon meilleur ami. Carter !

— Quoi ? me dit-il nonchalant.

— Regarde-la, elle est vraiment trop belle.

— Ben va lui parler Julian ! Ça fait des mois que tu me tannes avec elle. Je peux pas aller la draguer à ta place tu sais.

Croire en nous - Tome 1 : Le CalmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant