Chapitre 9: À la plage.

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FATIMA ZAHRA.

Il fait dix-huit heures. La lumière du soleil commence à décliner, et le ciel se pare de nuances orangées et roses. Le sable fin près de la plage émet un bruit de crissement sous la pression de nos pieds nus. Les yeux fixés au sol, j'observe le frottement et le déplacement des grains de sable, qui se tassent et s'écartent les uns des autres. Le soleil est plus bas dans le ciel bleu, et la mer scintille à l'horizon.

Je suis de près ma meilleure amie en m'amusant à poser mes pieds sur les traces que laissent les siens. La jeune femme encore et toujours entrain de raconter ses dernières aventures et moi, qui ne peut retenir mes éclats de rire.

Notre marche s'arrête près d'un homme qui déracine son parasol de la terre. Il s'en allait et donc nous pouvions tranquillement nous installer. Toutefois, avant son départ, il prit le temps de complimenter ma meilleure amie, qui lui répond par un grand sourire aussi faux que les promesses électorales. Il répliqua d'un clin d'oeil charmeur puis tourne les talons. Maryam lève les yeux au ciel et moi j'explose de rire de plus belle, ce que je me suis retenue de faire depuis le moment où l'inconnu a ouvert sa bouche.

Maryam essaie de me donner une tape que j'esquive. Nous déposâmes ensuite nos affaires, étalâmes nos serviettes et nous allongeâmes dessus tout de suite après, admirant ainsi la vue qui nous est offerte.

La sensation d'être libres et heureuses nous tient, loin du stress et des soucis du quotidien. Nous n'avons pas tardé à reprendre nos habitudes de venir se relaxer à la plage durant les weekends profitant de ces moments de privilège, où nous pouvions tranquillement nous confier l'une à l'autre, nous soutenir, nous conseiller...

La brise marine se fait plus fraîche, et les vagues sécrasent doucement sur le rivage. Les mouettes crient au loin. Les vacanciers quittent la plage, emportant leurs parasols, leurs serviettes et leurs souvenirs. Quelques courageux profitent encore de l'eau tiède, tandis que d'autres se promènent sur la digue. L'atmosphère est paisible et relaxante, propice à la contemplation.

Assietou n'a pas pu venir, étant invitée au mariage d'une de ces copines. Penser à cela m'a immédiatement rappelé qu'elle ne tardera pas à y passer aussi et je ne peux m'empêcher de ressentir cette arrière goût de tristesse me titiller le coeur. Je n'ose déjà pas imaginer ma vie à la maison lorsqu'elle ira chez sa nouvelle famille.

Cet air de bonne humeur qui ne la quitte presque jamais, me manquera certainement de trop. Ses yeux pétillant d'humour et de malice, prêts à partager une blague ou une anecdote amusante. Ses sourcils sont expressifs, se levant et se baissant avec chaque punchline. Son nez a une légère courbe ludique qui s'ajoute à son charme. Ses lèvres sont toujours courbées dans un sourire chaleureux, prêtes à éclater de rire de ses propres conneries.

À ces pensées, je rigole subitement attirant l'attention de ma meilleure amie par la même occasion. Elle retourne très vite vers moi et me demande :

__ Qu'est-ce-qui te fait rire ?

Sa question me fit marrer de nouveau avant de pouvoir répondre :

__ Je pensais à ma cousine

Elle rit, à son tour

__ C'est qu'elle a complètement raté sa vocation cette fille, elle ferait une bonne comédienne

Je pouffe en lui donnant un petit coup sur la tête.

__ Arrêtes tes bêtises, Assie est juste une personne très créative

Ma cousine a, en effet, cet esprit vif et original. Elle a le sens de l'observation et de l'imagination: elle peut inventer des histoires, des situations avec un jeu de mots qui lui est propre.

FATIMA ZAHRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant