Chapitre 30 : Le diable au coin de la porte.

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Désolée pour les fautes, les incohérences.

Take your time, le chapitre est très long 😌 Sur ce, bonne lecture à vous.







ABDALLAH NDIAYE.

L'écran diffusait des images floues, et pourtant, mes yeux restaient fixés, comme attirés malgré eux.

Non, en fait je m'ennuie carrément.

Je n'ai pas choisi ce film, mais je n'ai pas non plus la volonté de zapper. Une dispute éclatait à l'écran, entre deux personnages qui semblaient tout donner dans leurs cris, leurs gestes désordonnés.

__ Un énième drame romantique, deviné-je, poussant un grand soupir.

J'allais pour tourner le regard, mais quelque chose, dans l'intensité du moment, me retins. La dispute s'éteignit aussi vite qu'elle avait commencé, laissant place à une réconciliation aussi passionnée qu'inattendue. En quelques secondes, les protagonistes s'embrassaient avec une fougue presque dérangeante. J'hausse un sourcil, perplexe.

Comment étaient-ils passés de l'insulte à la passion en un clin d'oeil ?

Vraiment expliquez-moi. Un autre soupir me gagne. La vie, ou plutôt les films, avaient ce don d'enchaîner les extrêmes avec une facilité déconcertante.

Ma sœur fit son entrée dans le salon, un verre d'eau à la main, qu'elle me tendit sans un mot. Je la fixai un instant, avant de me détourner. Pas besoin de lui demander pourquoi elle se donnait la peine d'apporter ce verre elle-même, alors que la bonne était quelque part dans la maison. Certainement une faveur à me demander. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir, pas aujourd'hui.

Voyant que je ne réagissais pas, elle passa à l'étape suivante.

__ T'as faim ? Je peux te réchauffer le repas de ce midi, si tu veux.

Je la fusillai du regard, sentant l'irritation me gagner. Elle me sourit en retour, l'air innocent.

Quelle peste !

__ Ou bien tu...

Je la coupai net.

__ Tu veux quoi, Soukaïna ?

Ce n'était pas que je capitulais aussi facilement, mais aujourd'hui, je n'ai aucune envie de supporter ses manigances. Soukaïna n'était pas du genre à tourner autour du pot. Elle attendait juste que je pose la bonne question pour aller droit au but.

__ J'ai une sortie avec les filles. Le daron n'est pas très content dernièrement...tu pourrais me prêter, le temps que...

__ Non, rétorquai-je, catégorique.

"Prêter", hein ? Si je devais lui demander de me rendre tout ce qu'elle m'a soi-disant emprunté au fil du temps, j'aurai de quoi bâtir une maison.

__ Abdallah, enfin...

__ Fiche-moi la paix, Soukaïna. J'ai déjà assez mal à la tête, n'en rajoute pas.

Pour une fois, elle n'insiste pas, et je ne m'en plaignais pas. Le silence reprit doucement ses droits, une rareté que j'appréciais, jusqu'à ce qu'elle le fracasse de nouveau en montant le volume de la télévision. Ce film qu'elle regardais était d'un ennui mortel, mais je savais que protester était inutile. Je n'avais pas cédé à sa demande, donc elle ne m'écouterait pas. Résigné, je m'enfonçai dans le canapé, me réfugiant dans les méandres de mon téléphone pour échapper à ce supplice.

FATIMA ZAHRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant