FATIMA ZAHRA

Chapitre 32 : Sorcière.

Coucou, j'espère que vous allez bien. Désolée d'avance pour les fautes et autres...

Et, bonne lecture à vous.

FATIMA ZAHRA BAH.

Les traits du visage de mon père, habituellement si fermes, se tordaient sous une tension que je n'avais encore jamais vue. Ses yeux étaient fixés sur nous, emplis d'une colère muette qui donnait l'impression que l'air autour de lui était devenu plus lourd.

Je sentis mon cœur s'arrêter un instant, tout comme celui de ma mère, à en juger par son expression. Ses lèvres tremblèrent, mais aucun son ne sortit. Elle avait le regard vide, comme si elle cherchait désespérément à rassembler ses pensées, mais tout ce qui venait à elle était de la peur, cette peur que j'avais déjà vue en elle quelques instants plus tôt.

Ma mère essaya de répondre, mais sa voix était à peine un murmure, un souffle brisé.

__ Rien... rien que tu ne doives savoir, dit-elle finalement, la voix tremblante.

Je la vis détourner le regard, son visage pâle, comme si affronter le regard de mon père était trop à supporter. Ses mains, qui s'étaient crispées autour d'un coin de son tablier, serraient tellement fort que ses jointures blanchissaient. Elle essayait de reprendre contenance, mais il était évident qu'elle était aussi terrifiée que moi.

Je me sentais petite, vulnérable, prise entre mes deux parents, mais surtout en proie à une terreur qui s'emparait peu à peu de mon être.

— Quelqu'un va m'expliquer ce qu'il se passe, ici ? gronde à nouveau la voix de papa, coupante. 

Maman secoue la tête, désespérée.

— Abdourahmane, s'il te plaît... Ne force pas. Je te dirai tout en temps voulu. 

Il termine les derniers pas pour se planter juste devant nous, imposant de toute sa hauteur. Je retiens mon souffle.

— Je ne bougerai pas d’ici tant que quelqu’un ne parlera pas, avertit-il, la mâchoire serrée. 

Maman gémit, la gorge nouée par l’angoisse.

— Ce n'est pas le moment..., souffle-t-elle, une main sur son visage.

Papa fait un geste brusque, exaspéré.

— Tu vas me faire le même coup que notre fille, ici ? Tu ne crois pas que j'ai le droit de savoir ? 

— Fais-moi juste confiance, je t’en prie, implore ma mère d’une voix brisée.

Il se détourne brusquement d'elle et se tourne vers moi, le regard acéré.

— Zahra, c'est à toi de parler maintenant. 

Mon cœur s'emballe. Ses mots me pèsent, comme ce reproche qui ne nous quitte plus depuis que j’ai pris cette décision qu’il n’a jamais comprise. Je déglutis. Je n'ai jamais vu mon père si dur avec moi.

— Papa… 

— Dis-moi ce qu'il se passe, Zahra. Je ne tolérerai plus ces cachotteries. J’ai respecté ton silence jusqu’ici, mais ça suffit. 

Je croise le regard de maman, terrifiée. J'essaie de lire dans ses yeux un signe, une permission de parler. Mais tout ce que je vois, c’est la peur. Alors je me tais. 

— Très bien, lâche-t-il dans un calme trompeur. J’ai perdu assez de temps comme ça. Cette histoire doit se régler maintenant.

Il tourne les talons, les pas brusques, et se dirige vers la porte. Maman bondit derrière lui, moi sur ses traces, perdue et pétrifiée.