FATIMA ZAHRA.
Dans l'obscurité , la sonnerie du réveil insiste, insiste, me faisant lever la tête de l'oreiller vers les vitres encore toute noires de nuit. J'allume mon téléphone pour visionner l'heure qu'il faisait: 4h30mn, plus tôt que d'habitude mais je n'attendrai pas l'heure habituelle, l'arriéré de sommeil risquerait de bousculer ma routine quotidienne. J'ai toujours lutté pour être plus forte que cette envie de rester enfoncé sous le drap tiède, toujours chercher à assumer le poids de la longue journée et son éternel recommencement.
Je lève une main certaine vers l'arrêt de la sonnerie et cherchai à tâtons le bouton d'arrêt. Puis j'allume la lampe de chevet.
En une minute à peine, je sautai du lit, m'étirant comme un chat.
C'est uniquement après ça que je remarque que je me suis endormie avec ma tenue d'hier soir. J'étais dans l'idée que je me réveillerai un peu plus tard mais ce ne fut pas possible, malheureusement pour moi. Je me rappelle vaguement que ma mère est passée me réveiller parce que je n'avais pas dîné et je crois l'avoir dit que je n'avais pas faim et que j'étais vraiment très fatiguée ce soir-là.
Elle devrait avoir compris que j'étais réellement exténuée pour ne pas me forcer, ne serait-ce que pour me mettre en pyjama sinon elle aurait pu allumer la lampe: c'est suffisant pour que je sorte du lit.
C'est l'une des plus horribles choses qu'on puisse me faire: ça peut me faire verser des larmes.J'enlève la veste de cet inconnu pour la plier mais j'hésite vraiment à le mettre dans le bac à linge parce que maman pourrait la récupérer et pourrait me questionner sur le propriétaire et pour la première fois de ma vie, je n'aimerais pas me confronter aux questionnements que pourrait bien avoir ma mère.
Ce matin, je rentre dans le cabinet de notre supérieur et le trouve derrière sa table de bureau, le nez fourré dans ses papiers. C'est un homme très acharné dans son travail.
Le docteur Karim Sow, va vers ses cinquante années; un homme maigre et solide, de ceux là qui semblent faits pour être toujours en contact avec ce monde ci: l'hôpital.
Il a un visage mince, un large front, de gros yeux derrière ses lunettes, qui ne semblent jamais le quitter. Le docteur Sow n'était pas seulement un homme gentil mais aussi charmant, poli, honnête et que tous les gens aimaient.
Il était sensible et compatissant envers tout le monde.
__ Bonjour docteur, vous m'avez fait appeler?
__ Tout à fait Mlle Bah. Je t'en prie, assieds-toi
__ Bien sûr. Je pris place sur la chaise en face de lui. Comment allez-vous ce matin?
__ Assez bien je dirais. Tu m'excuseras un moment, j'en ai pas pour longtemps
Je fais oui de la tête et le regardais taper sur son ordinateur. Plus tard, il s'emparera d'un dossier juste à sa gauche, tout au dessus d'une pile pour me le tendre et me demanda d'y jeter un coup d'oeil.
Lorsque je relève la tête après avoir fureter dessus, il prendra la parole en premier
__ C'est le dossier médical de Zeyna Ndiaye. Elle a dix ans, paralysée des jambes suite à un accident survenu il y'a quatre ans. Heureusement que dans son cas, la paralysie était réversible. Elle était suivi par une kiné pour des séances à domicile sauf que cette dernière suite à son déménagement ne pourra plus continuer. Son père nous a contacté récemment pour la remplacer.
__ C'est elle qui vous à remis ce dossier?
Je faisais référence à l'ancienne kiné.
__ Effectivement, je l'ai eu au téléphone juste hier, elle a envoyé quelq'un me le remettre. Tu peux même la recontacter si tu veux, je crois que vous aurez pas mal de choses à échanger. Les séances ne doivent surtout pas tarder à reprendre car elles étaient dans une étape cruciale, une longue pause est une très mauvaise chose.
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FATIMA ZAHRA
Roman d'amourUne guerre les unis, ils comptent la faire jusqu'au bout. Sauf que... Au creux des failles, tout craque. Au fil des batailles, tout se perd. Vont-ils en finir à mains nus ? «Je te fusille par folie, je te fusille par amour...» SPN