Fatima Zahra.
__ Coucou les filles, vous allez bien ?
Maryam et Assietou sont attablées entrain de papoter visiblement.
À l'entente de ma voix, elles lèvent leurs yeux sur moi.Nous sommes présentement à la terrasse d'un café.
Je viens de quitter le boulot, dans la précipitation avec qu'une très grande peur d'être en retard : j'ai éternellement détesté être la dernière à arriver.
Je leur fait la bise puis me laisse tomber sur l'une des chaises en poussant un long soupir, je suis réellement épuisée.Aujourd'hui, Assie nous a convié ici pour nous présenter son potentiel futur mari. On est mercredi et ne pouvant pousser cette rencontre à plus tard, au risque qu'il n'ait lieu que le jour de rencontre des familles, aujourd'hui était le choix mieux à faire.
Encore deux jours en arrière, elle avait décidé d'en parler à maman d'abord. Je n'étais là que durant le début de leur conversation, puis j'étais repartie leur laissant parler. Et elles ont été très long ceci dit car lorsqu'Assie fut revenue dans ma chambre pour y passer la nuit, comme souvent, j'étais déjà au lit prête à rejoindre le monde des rêves.
Je fixe ma cousine, qui affiche une de ces tronches, me donnant la sérieuse envie de me marrer. Mais ne voulant ni attirer le regard des gens tout autour, ni la renfrogner davantage qu'elle ne l'est déjà : je me ravise. En attendant, je me masse tout doucement les tempes, patientant le moment où elle se décidera enfin à émettre son commentaire et sa voix ne tarde pas à claquer :
__ Alors là, t'es en tenue d'hôpital, t'es sérieuse Zahra ?
Je tire une grimace en baissant le regard sur ma tenue, je le relève et en une moue désolée, je dis :
__ Pardonne-moi, j'avais trop de travail et je ne voulais vraiment pas être en retard, je n'aurais pas oser me présenter sinon...
Comme je m'étais rendu à l'évidence, m'occuper d'une rééducation de plus et pas des moindres, chamboulait beaucoup mon emploi du temps. Encore aujourd'hui, j'ai eu du retard en quittant le domicile de ma nouvelle patiente vers la clinique et c'est encore pire lorsque je me retrouve coincée dans un embouteillage : ces deniers temps, il y en a trop.
__ Tu m'étonnes ! Incroyable ça, continue-t-elle à pester
__ Oh aller, apaise ton coeur un peu, essayé-je de tempérer la situation car visiblement, ma cousine n'est pas contente du tout. Et puis, ce n'est pas bien grave ça hein Maryam ?
Ma meilleure amie qui nous suivait jusque là sans rien dire, plante son regard dans le mien, hausse les sourcils puis se prononce :
__ Sérieusement, je n'aimerai pas m'attirer les foudres de ta cousine là, maintenant. Tu l'as bien regardé, elle fulmine là, de la fumée sort de ses oreilles
On s'esclaffe alors qu'Assie nous tchipe en même temps qu'elle roule des yeux .
__ Assie...s'il-te-plaît, supplié-je, déstresse un peu, ça va aller
__ Exactement, appuie ma meilleure amie en reprenant son sérieux. Tout va bien hein et je te promets de ne pas faire de bêtises, je l'ai même dit à Zahra l'autre fois ...
__ C'est ça, bougonne ma cousine. Te retiens pas de me donner une occasion de bien te casser la gueule
Je ne pus retenir d'éclater de rire tandis Maryam ouvre la bouche dans une expression faussement choquée.
__ Dis-moi Assie, s'enquit-elle, est-ce-que j'ai raison d'avoir peur là ? Mon Dieu, c'est que t'es flippante quand tu t'y mets !
__Vous me fatiguez toutes les deux, continuez comme ça et j'annule tout.
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FATIMA ZAHRA
RomanceUne guerre les unis, ils comptent la faire jusqu'au bout. Sauf que... Au creux des failles, tout craque. Au fil des batailles, tout se perd. Vont-ils en finir à mains nus ? «Je te fusille par folie, je te fusille par amour...» SPN