7 janvier 2015.
La neige tombait abondamment, recouvrant le sol d'un beau manteau blanc. Il faisait aussi froid qu'au soir du réveillon, peut-être même plus. Il était dans les alentours de midi, un moment de journée ordinairement mouvementé, actif. Étonnamment, aujourd'hui, il n'y avait pas âme qui vive à l'horizon. Et ça, même dans le parc de la ville de Piter. Une chose bien étonnante au vu de la fréquentation massive. En effet, les Saint-Pétersbourgeois se trouvaient, pour la plupart dans leur maison, à continuer les festivités de Noël.
Beaucoup avaient pour tradition de continuer la fête, de donner leurs derniers présents. La joie était à son comble, on pouvait d'ailleurs entendre les cris émerveillés d'un enfant ayant eu le jouet qu'il désirait tant. La majeure partie du temps, les emballages cadeaux finissaient leur vie en lambeaux. Tandis que les plus jeunes débordaient de joie, les plus âgés, émettaient de temps à autre des rires face à certains cadeaux humoristiques.
D'ordinaire, personne n'était de mauvaise humeur, ça relevait d'une forte illusion. Toutefois, il arrivait que cette dernière parvienne à briser la gaieté de cette période de fêtes. Ça partait bien souvent de rien, de simples mots arrivaient à briser une atmosphère heureuse. Ça commençait par une mauvaise nouvelle ou même une révélation choc. Elle aboutissait à l'apparition d'un stress, d'une colère ou d'une profonde trahison. Il suffisait de quelques paroles pour que tout change en une fraction de secondes.
En ces instants de festivités, Noël se métamorphosa en enfer dans une famille dont l'ambiance demeurait quotidiennement oppressante pour certains de ses membres. Des mots brisèrent la fausse réjouissance présente plus tôt, dans une maisonnette modeste de Piter. Tous ses habitants formaient un cercle fragile, arborant des attitudes différentes. Certains ne purent s'empêcher de sourire, fiers que tout soit enfin révélé. D'autres, auteurs de ces révélations, ne purent s'empêcher de rire ironiquement. D'autres hurlaient à leurs partenaires de se terrer dans le silence, ne voulant pas que le passé remonte en un tel jour, de manière bien trop précoce.
Tout ne serait décidément plus comme auparavant, s'en était fini de l'illusion. Cette naïveté infantile prenait fin. La vérité venait d'éclater, expliquant un nombre incalculable de choses...
Des pleurs accompagnaient la tombée de la neige, mouillant le visage délicat d'une jeune fille. Ses joues, pourtant si pâles, se peignaient d'une rougeur, peu à peu gagnées par de l'irritation, et ça en raison des frottements incessants de Belle. Son pull en laine vert était assez râpeux, commençait à lui faire mal à mesure que ses frêles avants-bras agressaient son visage. Elle tentait vainement de contenir ses émois car elle ne souhaitait plus ressentir de faiblesse.
Et pourtant, même avec toute la bonne volonté du monde, sa peine étouffait son cœur si délicat. Elle était très triste, ayant enfin compris le mépris de celle qu'elle pensait être sa mère et celui que l'on devait qualifier de frère. Son propre père lui avait menti depuis tant d'années, la fourvoyant de la plus belle des manières. Tant de temps à lui faire croire que cette famille était la sienne, tant de temps à la laisser se faire des idées sur le dégoût de sa famille, tant de temps à se moquer d'elle, sans scrupules.
Que des inepties... Une vie où ne baignait que les mensonges. Elle avait grandi dans les affabulations de son père, le mépris de sa tante et de son cousin. Un si gros changement, un si grand bouleversement. Elle n'avait jamais eu de frère, ni même de mère à ses côtés... Jamais. Pas une seule seconde. Juste ces deux êtres qu'elle dégoûtait au plus au point, leur rappelant l'infidélité de son géniteur : le fruit d'une autre union, soldée par la mort de l'amante. Cette femme qui était inconnue pour Belle. Un fantôme dont elle ne croiserait, à aucun moment, le chemin dans sa vie future.
VOUS LISEZ
Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)
Romance"Si je dois m'interdire de t'aimer pour te protéger, je le ferai" Ils se retrouvent après huit ans de séparation. L'un est un homme insatiable. L'autre est une femme tourmentée. Deux âmes brisées aux passifs diamétralement opposés, mais aux maux t...