Chapitre 33

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"Ô grand bourreau de Piter,

Viens faire ta prière.

Ô Vitali Corkïvif,

Ne reste pas oisif.

N'oublie pas la noirceur de l'aube,

N'oublie pas, ta vie n'est que chaos

N'oublie pas le sens de ces mots.

N'oublie pas, les fantômes rodent.

Tu ne te rends compte de rien,

Un vrai bon à rien.

Il faut tout mettre sur le tapis

car rien n'est acquis.

Le temps passe, les minutes défilent,

Prends bien garde à ta femelle.

Je te conseille de ne plus jouer les débiles

Car tu vas payer pour cette querelle.

Je te conseille d'être inquiet,

Inquiet de la mort qui approche

Bientôt là pour te coincer

dans un dénouement atroce.

Tic tac, l'horloge tourne

Quand sonnera le bruit des tambours

Sois sûr qu'elle sera bien là

Quand ta vie volera en éclat.

L'humain est une vermine à éliminer,

Tu es un insecte à assassiner.

Je compte m'y prendre sous peu,

J'espère que tu seras goûteux.

Tout est une question de semaines

avant que tu ne sois source de peine.

On se retrouve bientôt petit agneau,

Ton futur meurtrier, tendre O."

Les mains de Vitali se resserrent sur le bout de papier rose que lui a amené Viorne, un peu plus tôt. Il était loin de s'imaginer qu'il lirait ce genre de poème, dans lequel une menace sur sa vie planait ouvertement. L'auteur de ce message ne possédait vraisemblablement pas toute sa tête en envoyant cet écrit au grand bourreau de Russie. Il fit preuve d'une inconscience absolue en s'en prenant à un mafieux capable de retrouver n'importe qui. Un gangster instable, apte à exploser de rage à n'importe quel moment. On le compare bien souvent à une bombe à retardement, prête à tout détruire sur son passage, ne laissant plus qu'une traînée de cendres derrière elle. Une chose est certaine, aucun humain sur cette Terre ne sort indemne longtemps en l'attaquant.

Palach se passe une main tremblante dans les cheveux, les plaquant en arrière. Il ne sait pas s'il lui fallait laisser sa colère exploser ou s'il doit rire de cette absurdité. Ce n'est pas la première fois que quelqu'un le menace, c'était habituel. Toutefois, jusqu'à ce jour, on ne lui a jamais écrit de poème et qui plus est sur un papier rose bonbon.

— Non mais c'est quoi cette connerie ? maugréa-t-il.

Il plisse les yeux, encore perdu. Comment interpréter cette chose ? Il ne le savait guère. Pour le moment, avant de déterminer si cette menace se fonde sur la réalité, il vallait mieux retrouver son auteur. Un futur jeu d'enfant pour ses hommes spécialisés dans la traque. Quand ils mettraient la main sur cet idiot - ou cette idiote - Vitali prendrait un malin plaisir à s'occuper de son cas dans sa salle de torture. Il allait regretter sa venue au monde à un point que nul ne pouvait imaginer.

Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant