Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)

Chapitre 7

Huit heure du matin venait de sonner. Dans un appartement modeste, non loin du centre ville, une jeune femme se frottait doucement les yeux. Une jolie russe étirant ses membres dans tous les sens. Il était l'heure pour Belle de se lever malgré son envie irrésistible de rester dans son cocon moelleux. Elle sait d'ores et déjà qu'une fois debout, elle n'aurait plus de temps pour se poser.

En effet, une longue journée l'attendait et elle promettait d'être interminable et harassante, de même que la soirée. Elle devait tenir les préparatifs pour une réception d'un riche homme du nom de Stanislav Gruszecki. Un regroupement mondain dans la haute société, dont les exigences sont de mise. Elle se devait d'être irréprochable, ne faire aucun faux pas. Cet événement restait important pour sa patronne. Il en vallait de l'avenir de sa boutique.

Il y a quelques jours, Belle reçut un appel de son amie. Elle était toute excitée vis-à-vis d'un nouveau contrat qu'elle avait décroché pour son entreprise. Cassiopée avait littéralement hurlé de joie, pressée d'assurer la soirée au manoir des Gruszecki. Un manoir que peu de personnes pouvaient se vanter d'avoir mis le pied, tant il était prestigieux. Le fait que la boutique Vostorg tienne cette réception prouverait la qualité de leur enseigne. La somptuosité de ce lieu était un bon tremplin pour les contrats à venir. Cassiopée était si contente et si fière.

Belle ne partageait pas son avis, elle ne se sentait pas à l'aise dans ce genre de réception, même si elle rapporterait gros, tant dans le ménage que dans la réputation. Elle préférait assurer le service de mariages, de plus petites festivités que cette fameuse soirée du mois appelée vecher mesyatseva, la soirée du mois. Elle avait fait des recherches sur internet et elle put constater que cette réception si prisée s'avérait quelque peu dangereuse, beaucoup trop à son goût.

La jeune femme put lire que des personnes faisant parties du milieu illégal s'y regroupaient, mais sans savoir pour quelles raisons. Elle avait déjà assuré le service d'un patron de gang par le passé. Ce ne fut pas une partie de plaisir pendant le service. Elle n'avait franchement pas apprécié ce contrat. Les hommes lui firent de nombreuses avances, certains eurent même le cran de la menacer pour arriver à leurs fins. Un de ces hommes eut même l'audace de la demander en mariage contre une somme colossale.

Savoir qu'elle se retrouverait à nouveau dans ce genre de réception ne l'enchantait guère. Belle ne souhaitait plus prendre sur elle et subir les avances de ces hommes en quête d'un passe-temps. À vingt-trois ans, elle fuyait tout homme voulant plus qu'elle ne s'autorisait à donner. Ils désiraient toujours la posséder le temps d'une nuit, parfois même pour toujours mais elle ne le désirait pas. Elle ne le pouvait plus.

Combien de demandes en mariage avait-elle déclinée ?

Pour expliquer une partie de son abstinence, il fallait penser à l'ange de son enfance. Il était encore dans sa tête, ce qui la rendait incapable de franchir le pas. À son âge, elle était encore vierge et n'en ressentait aucune honte. Cassiopée la sermonnait toujours, ne comprenant pas pourquoi une aussi belle femme reste encore pure à son âge. Son amie peinait à comprendre ses raisons et supportait mal qu'elle se prive du moindre contact charnel. Pour sa patronne, le sexe ne devait pas être mis de côté car il offrait un bon nombre de sensations divines, en plus d'être un "sport" bon pour la santé.

Belle resterait chaste jusqu'à ce qu'elle se sente prête à passer le cap, avec la bonne personne. Jamais elle ne perdrait son innocence dans les bras d'un inconnu, elle ne pouvait absolument pas le concevoir. Elle attendrait de rencontrer un homme qui l'aimerait pour elle et non pour son aspect extérieur que tant voulait s'approprier. Elle est consciente que les têtes se tournaient sur son passage. Les femmes la jalousaient, la haïssaient tandis que beaucoup d'hommes voulaient posséder cet être divin et le garder pour eux seuls. Elle détestait son apparence à cause des regards déplacés dont elle était victime.