"Si je dois m'interdire de t'aimer pour te protéger, je le ferai"
Ils se retrouvent après huit ans de séparation.
L'un est un homme insatiable.
L'autre est une femme tourmentée.
Deux âmes brisées aux passifs diamétralement opposés, mais aux maux t...
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14 septembre 2008.
Les oiseaux chantaient une douce mélodie. En cette belle journée ensoleillée, leur musique se joignait en symbiose avec un chantonnement du même type. On pouvait entendre un chant s'élever dans les airs et se déplacer au gré du vent. On le percevait de loin, transporté avec lenteur car la brise matinale n'était pas très énergique. Il suffisait de fermer les yeux pour profiter de l'instant que nous offrait la voix de cet ange venu des cieux.
La voix appartenait à une petite fille dont le nom s'accordait parfaitement à son apparence presque trop majestueuse. Elle s'appelait Belle. Les passants qui marchaient à proximité d'elle ne pouvaient s'empêcher de sourire à sa vue. Apercevoir une fillette dansant comme une petite folle, qui plus est en chantant faux alors même qu'elle se trouvait seule, était amusant à voir.
Il était si rare de voir un enfant avec une telle énergie de nos jours. L'image qui se dégageait d'elle avec ses cheveux tressés, sa petite frange et son visage suffisait à enjoliver leur journée. Elle avait une peau diaphane et de beaux yeux bleus. Ces derniers ressortaient fortement grâce à sa carnation laiteuse, d'autant plus que ses iris n'étaient pas les seuls éléments qui se démarquaient chez elle.
Pour accompagner la beauté de ses billes et de sa bouche, cette créature possédait des joues légèrement rosies ainsi que des pommettes relevées.. Belle adoucissait tout le monde sur sa route. On ne pouvait qu'être émerveillé devant cette fille au premier abord parfaite. Mais la perfection n'existait pas. Les quelques cicatrices qui jonchaient son corps et les boutons estampillant sa peau en étaient une preuve accablante. Malgré ça, elle restait toujours captivante, au centre des regards.
Personne n'échappait à cette règle, pas même Vitali Corkïvif.
Cet adolescent, qui n'inspirait rien de bon en dépit de son jeune âge, n'était pas une exception. Il était rare de le voir sourire, ou même qu'il étire joyeusement la bouche. Il ne savait que sourire de façon machiavélique, ce qui n'était bien entendu pas un bon présage. Il était dangereux, avide de satisfaire son oncle et bourreau. Cet homme l'avait éduqué de manière à ce qu'il ne puisse ressentir ni compassion, ni pitié, ni tristesse. On pourrait presque le qualifier de démon humain. Pourtant, il n'était plus le même en présence de sa poupée.
Elle était apparue par pur hasard dans sa vie. Un angelot naïf et innocent, ayant dès le premier regard enjolivé ses journées oppressantes et morbides. Il n'avait à ce jour connu que noirceur et violence, pourtant avec elle, il jouissait de moments calmes et apaisants. Une lumière semblait éclairer sa vie obscure. Une lampe torche qui lui permettait de retrouver la surface de ce puits dans lequel il fût naguère tombé. Elle était son yin.
Voilà une bonne heure qu'il l'observait dans l'ombre, de la cachette où il se mettait régulièrement. Il adorait observer les mouvements, l'attitude maladroite - mais gracieuse - et les activités ordinaires que faisait sa protégée.
