Chapitre 29

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 Belle redescendit de son état de transe, prise de court par la demande de son ange gardien. Contre toute attente, elle ne parvint pas à répondre, ni même à réfléchir correctement. Trop bouleversée par ce qu'elle venait de faire plus tôt, il lui fallait un peu de temps pour recouvrer ses esprits. Elle l'avait embrassé sans réfléchir alors qu'elle se l'interdisait depuis le début. Pour sa sécurité, pour son bien. Son acte absurde lui causerait du tort. Désormais, Vitali se bourrait davantage le crâne avec son souhait de les voir ensemble, mariés.

Mon Dieu, elle le désirait autant que lui !

Elle éprouvait une attirance ésotérique pour cet homme sombre. Elle le lorgnait, aimait sentir sa peau contre la sienne, se languissant de chacun de ses baisers... Elle n'acceptait pas toutes ces émotions contradictoires. S'avouer que son ami d'enfance ne la rendait pas indifférente, l'appelant aux plus hauts péchés, restait inenvisageable. Elle ne se permettrait pas de faillir à sa promesse de le protéger coûte que coûte du monstre qui guettait sa fin depuis le début. Toutes les décisions qu'elle prenait et tous les sacrifices qu'elle faisait avaient pour unique but de le sécuriser.

Vitali avait beau être un homme puissant, craint par beaucoup de monde, il n'arrivait pas à la cheville de ce fou. Ce malade était épris d'elle, au point de lui vouer une obsession maladive. Il ne partageait pas ses biens. Malheureusement, Vitali lui avait clairement avoué son attirance et ne se gênait pas pour le lui prouver. En plus de ça, il souhaitait à présent se marier avec elle. Seulement, elle ne voulait pas prendre la place qu'il aimerait lui donner. Sinon, elle le trahirait lui et elle en payerait le prix fort, cela équivaudrait à tuer l'homme qu'elle se défendait d'aimer. Or, elle ne se voyait absolument pas le perdre. Elle n'y survivrait pas. Il était de son devoir de le mettre à l'abri du courroux de son dictateur.

Cet homme sombre, un dangereux tortionnaire, sans cœur et complètement instable, en disait long sur ce qu'il pourrait faire à son cher et tendre. Il n'aurait aucune limite à le prendre devant elle afin de le déguster sous ses yeux impuissants. En outre, elle ne deviendrait que la simple spectatrice d'une séance qui la dépassait à l'avance. Même avec toute la volonté du monde, il lui serait impossible de lutter contre ce monstre, trop puissant pour elle. Au fond, elle le craignait au point d'en faire des cauchemars toutes les nuits. Il la hantait de sa présence, constamment à lui insuffler sa promesse de ne pas le remplacer car elle lui appartenait, corps et âme.

La jeune femme était perturbée, elle ne savait plus sur quel pied danser. Belle ne se comprenait plus elle-même. Elle aimait ses contacts avec Angel, mais s'interdisait d'en profiter. Elle ne le prendrait pas au sérieux, il ne pouvait l'aimer elle. Il devait comprendre que ses sentiments n'étaient pas réciproques. Lui seul ressentait de l'amour pour elle, du moins, c'est ce qu'il assimilerait avec ses mensonges. Pour son bien. S'il voulait rester en vie, il était primordial qu'il cesse toutes ses avances pour elle.

Belle n'était pas égoïste, sa place aux côtés de Vitali n'était pas en tant que femme, mais comme meilleure amie. Bien qu'ils eurent scellé une promesse par le passé, elle se le refusait. Elle ne pouvait pas devenir madame Corkïvif, femme de l'alter ego du Diable, tout simplement pour l'empêcher de périr plus bas que son propre royaume où ne reignent que discordes et chaos. Cela devenait de plus en plus important que Vitali accepte son choix de ne pas succomber à ses caprices.

La jeune femme se releva brutalement, se mettant maladroitement sur ses pieds. Vitali se redressa à son tour, ne la quittant pas des yeux. Elle se passait une main dans ses cheveux, marchant telle une lionne en cage. Elle réfléchissait à ses prochaines paroles, comment mentirait-elle à son protecteur sans qu'il ne flanche ? Ses futures paroles devaient le convaincre de tout arrêter.

Il la voyait bouger dans tous les sens, ce qui commençait à l'irriter. Il ne comprenait pas ce changement soudain d'attitude. Elle paraissait préoccupée, en proie à un débat intérieur. Il ne parvenait pas à deviner le fond de sa réflection et cela l'agaçait. Le mafieux contracta violemment la mâchoire, la respiration erratique. En observant ce comportement, il n'avait aucun doute sur ce qu'elle s'apprêtait à lui dire : un refus.

Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant