Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)

Chapitre 21

1 mai 2019.

«Attention à toi, petite misérable, fais attention. Surveille tes arrières douce Éva, pars loin d'ici, fuis-moi, le jeu ne sera que plus excitant. Tu ne fais plus ta maligne maintenant, ton fils est devenu grand. As-tu peur ? Oh mais tu as raison, douce Eva, je suis à tes trousses, tu ne m'échapperas pas. Ta tête au bout d'une pique, c'est tout ce que je désire le plus, mère. Pourris en Enfer comme ton salopard de mari. Je suis là, bien plus prêt que tu ne le penses. Fais attention à toi douce mère, ton temps est compté... J'arrive !»

Plus rien n'était comme avant, le jeune Vitali avait disparu pour laisser place à son démon. Enfant, lorsque sa poupée était présente, il était un gosse heureux mais avec une part d'obscurité en lui. Il imposait tout de même le respect malgré son jeune âge, il ne fallait pas l'embêter. Cependant, au départ de la jeune Belle, la tristesse s'était éprise de lui. La faiblesse et l'impuissance eurent raison de lui, ce qui fut un profit pour un grand nombre d'entre eux, Caen Uvankof le premier.

Le jeune garçon dut faire face à ses démons intérieurs lorsqu'il se retrouvait enfermé dans Tishina. Avec le temps, ses tourments se sont transformés en une rage qui le changea à jamais. Nul ne pourrait panser ses plaies, le soigner de ses lourdes blessures.

Aujourd'hui, il tuait sans scrupule, ressentant un plaisir jouissif de faire couler du sang, torturant avec un sadisme qui ferait trembler Hannibal Lecter, traquant chacune de ses cibles sans que l'une d'entre elles ne puissent lui échapper et combattant avec une force si incroyable que peu personne ne parvenait à atteindre un tel niveau d'attaque. C'était l'homme le plus cruel et le plus fort de la mafia Uvankof, même Biryuk, désormais à la tête de l'organisation, ne pourrait lui faire une simple égratignure.

Malheureusement, il était devenu instable et, la plupart du temps, incontrôlable. Vlad devait constamment le surveiller, craignant qu'il entre dans un état second. Lorsque ça arrivait, l'enfermer dans une pièce était la meilleure solution. Même si, parfois, il était possible que Vitali défonce une porte à coups de pied afin d'atteindre sa cible ou de tuer une personne pour éteindre cette envie qui le rongeait quotidiennement.

Durant les premières années, lorsque Vitali entrait en transe, il lui suffisait de tuer une personne pour le calmer. À ce jour, même la mort d'une dizaine de gens ne suffirait à rassasier sa soif de sang. La conclusion était simple : plus il tuait, plus il lui en fallait. Ôter des vies était une sorte de drogue, dont il devenait dépendant. Personne ne pouvait le guérir, même les plus grands spécialistes du monde.

Combien avaient fini égorgés ou bien encore étranglés ? Palach ne supportait pas que l'on veuille l'aider car sa poupée n'était plus là. Alors, à quoi bon ?

Dès le début de son changement de comportement, Vitali a commencé par tuer toute sa famille, tous les membres qui l'avaient méprisé depuis son plus jeune âge. Vlad ne luttait pas non plus, il lui arrivait de l'aider à les trouver. Ils étaient tous deux détestés et avaient subi leur mépris durant des années. Les assassiner était un plaisir pour les deux cousins.

Avec le temps, Palach et Biryuk les avaient presque tous décimés, excepté une personne que Vitali avait pris le soin de garder pour la fin : Éva Corkïvif, sa génitrice qui l'avait reniée à sa naissance. Elle se croyait en sécurité chez sa meilleure amie, Troudith, mais c'était tout le contraire. Elle ne pouvait fuir le diable.

Voilà des semaines qu'il surveillait les moindres faits et gestes de sa mère. Il attendait le bon moment pour la tuer, lorsque sa meilleure amie ne serait pas présente. Il ne désirait pas l'éliminer parce que c'était une bonne personne et elle ne lui avait rien fait. Mais, si elle venait à le découvrir en pleine action, elle ne pourrait pas vivre une seconde de plus. Vitali n'aurait pas d'autre choix, qu'importe son innocence.