Le regard de Belle s'attarda sur la fillette que l'inconnu tenait dans ses bras. De petite taille, son corps potelé ne brisait pas sa beauté. Les contours gracieux de son visage s'encadraient de belles boucles noires, légèrement en mouvement. Sa peau halée, qu'elle tenait vraisemblablement de son père, se parsemait de quelques tâches de rousseur. Ses lèvres fines se plissaient en un rictus jovial, relevant ses pommettes rebondies. La jeune femme se sentit captivée par cette apparence si délicate. Mais, ce qui l'attira le plus furent ses iris étranges : celle de gauche était d'un bleu ciel, tandis que l'autre virait presque au blanc.
Belle était obnubilée par la beauté de ce regard rare.
La serveuse ramena son attention sur le nouvel arrivant. Un seul mot lui vint en tête pour le décrire : chaleureux. Une mâchoire carrée, des joues creusées, une tignasse ébène, un corps massif... Il avait l'apparence d'un homme implacable.
Mais en le scrutant de plus près, une lueur bienveillante se logeait dans ses prunelles claires, rompant ainsi l'aspect de son physique pourtant impartial. Il ne fallait jamais se fier à la première impression d'une personne. Parfois, en prenant le temps d'étudier les traits de quelqu'un, on se faisait surprendre. Au fond, en creusant un peu, il n'était pas improbable de découvrir un trésor enfoui, parfois bien caché.
Belle jouait avec ses pieds alors que son amant se massait le front, le corps encore en ébullition. Il regrettait l'arrivée de son ami d'enfance, Léandre, alors même qu'il dévorait la bouche de Belle. Il n'oublierait pas les sensations de leurs langues jouant ensemble. Palach était persuadé que ça ne s'arrangerait pas à l'avenir, car plus il toucherait son corps, plus il voudrait la posséder. Jamais il ne serait rassasié d'elle.
Le milliardaire reprit l'ascendant sur son corps, ramenant finalement son attention sur son ami. Il savait que s'il se centrait sur sa protégée, il ne répondrait plus de rien. Le mafieux ne ressentirait aucune pudeur à s'emparer une seconde fois de sa bouche, avec ou sans la présence de la petite fille. La jeune Darcy se mettrait dans un coin si elle y voyait un inconvénient mais pour Vitali, il n'y en avait aucun.
— Me voilà surpris que tu arrives aussi tôt mon ami, commença-t-il tout en étant impassible.
Léandre se mit à rire, ne cessant de fixer les deux amants. Ses yeux pétillaient de malices tandis qu'il affichait une risette, semblable à celle d'un enfant découvrant son premier cadeau de Noël.
— J'ai la nette impression que je suis arrivé un petit peu trop tôt, non ? s'enquit-il faussement naïf.
— En effet, tu nous as coupé en pleine conversation.
— En voilà une étrange manière de converser. La langue dans la bouche de ta partenaire, c'est une nouvelle manière d'échanger ?
Léandre reporta son regard sur Belle, dont les joues rougissaient déjà. Elle ne supportait pas de se sentir au centre de l'attention, encore moins lorsque le sujet était aussi intime. La jeune femme avait beau tenter de contrôler son expression, son corps la trahissait toujours en premier, ployant sans mal tous ses efforts.
— Il va falloir que vous me donniez votre secret pour parler de la sorte, je serai ravi de l'exercer avec ma femme. Et puis...
— Papa ! Arrête de faire le cochon à parler de toi et maman, le coupa Darcy de sa voix enfantine.
L'atmosphère se détendit pour de bon tandis que les trois adultes riaient de bon cœur. Quant à Darcy, elle croisait les bras sur son torse, affichant une moue plus que boudeuse. Vitali s'approcha de sa filleul, le regard tendre. Il se pencha près d'elle, fin sourire aux lèvres. Belle resta en retrait, surprise de le voir aussi doux avec cette petite fille. Ses mains rugueuses caressaient ses joues, comme il le faisait sur les siennes lorsqu'ils étaient enfants.
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Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)
Romance"Si je dois m'interdire de t'aimer pour te protéger, je le ferai" Ils se retrouvent après huit ans de séparation. L'un est un homme insatiable. L'autre est une femme tourmentée. Deux âmes brisées aux passifs diamétralement opposés, mais aux maux t...