Chapitre 6

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Huit ans plus tard.

La pluie s'abattait avec frénésie sur la ville depuis plusieurs jours, de manière continue. On pouvait distinguer de fines traînées d'eau sur les routes, coulant sur les vitres des bâtiments. L'humidité se faisait ressentir en ce mois de mars. Pendant cette période, le paysage de la ville demeurait triste. En poussant l'imagination, on pourrait presque dire que le ciel était en deuil pour ses morts, expliquant cette eau abondante.

Le ciel pleurait ses morts.

Malgré tout, la ville de Saint-Pétersbourg n'en était pas toujours perturbée et restait le plus active possible. Les Saint-Pétersbourgeois gardaient un dynamisme, bien que de temps à autre perturbé par ce temps maussade. Sans argent, ils n'étaient rien. Sans lui, les habitants de la ville se condamnaient à errer dans des rues dangereuses et froides.

Le monde du travail se voulait actif, que ce soit du côté légal ou illégal. Les hommes d'affaires, dont la richesse s'étendait à une fortune à dix chiffres, possédaient une grande influence sur la ville. Ces derniers inspiraient le respect et parfois la terreur. Leur pouvoir immense sur les politiciens du pays les élevaient au rang de rois, pouvant décider de céder à des requêtes ou de se montrer sans pitié.

Ils pouvaient tout acheter grâce à leur argent, en passant par la justice jusqu'au silence de certains. Ils détenaient de grandes firmes, s'étendant parfois sur l'intégralité du globe. De ce fait, leur pouvoir s'insufflait dans les villes où ils étaient installés.

Mais il y avait des hommes dont l'influence s'étendait bien plus, regroupant celle d'un homme d'affaires lambda et celle d'un hors la loi sans limites. Ils étaient à la tête de grosses organisations, opérant loin du milieu légal. Ils se différenciaient aisément dans le monde des affaires car bien plus impitoyables. Certes, leur capital parvenait à tout acheter mais leurs désirs se gagnaient, majoritairement, dans un bain de sang. Certains préféraient tuer plutôt que gaspiller leur énergie à travailler proprement, privilégiant ainsi la solution de facilité tout en plongeant dans l'illégalité. Ils ressentaient nettement plus de plaisir et de satisfaction.

Nombreux se comptaient les hommes et femmes opérant dans le plus grand des secrets dans le but d'étendre l'empire de leur employeur, et le leur. Ils agissaient contre la loi, auteurs de trafics en tout genre : drogues, organes, humains, animaux, objets, véhicules, armes... Généralement toute activité passible d'une lourde peine de prison ou de grosses amendes, sii un gouvernement découvrait les transactions. La pire condamnation pourrait être la prison à perpétuité, ou la mort selon le pays.

Dans ces agents illégaux, toujours plus nombreux, peu se détachaient du lot. Tous restaient de petits trafiquants, sans grande envergure. Toutefois, en l'espace de quelques années, dans un monde où la drogue, les prostituées ainsi que le trafic étaient sources de revenus et de pouvoir ; un russe surnommé Palach, par ses hommes, s'imposa comme le plus puissant de tous : le baron de la Kosilka3.

À la tête de la mafia russe, cet homme puissant et riche ne devait surtout pas être un ennemi, il était davantage craint et respecté. Ce russe froid, doublé d'un démon sanglant, tuait quiconque le faisait sortir de ses retranchements. Une simple étincelle suffisait à provoquer une ribambelle de meurtres. Tuer ne le rebutait pas, au contraire, il se délectait de transpercer de la chair humaine. Il arriverait à jouir en pleine séance de torture, tant faire souffrir les gens lui plaisait.

Palach ne parlait presque pas mis à part pour donner des ordres. Seuls quelques-uns de ses sous-chefs, ses proches amis ou bien encore son cousin, avaient le droit d'entendre le son de sa voix. S'il se mettait à parler à un inconnu, cela ne présageait rien de bon pour ce dernier.

Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant