III ◇ J'adore ma vie

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◇ Cette chaleure étouffante mais enivrante. Cette douceur extrême mais intense. Cette texture rèche mais agréable. Ce goût âpre mais fruité.

De nouveau au sein de ma petite bulle de bonheur, je me laisse porter par les événements.

L'instant où la raison me rattrape, mon portable se mettant à vibrer, je me décolle de ses lèvres si attractives en grognant de mécontentement et tente un regard vers lui.

Il me fixe, sans aucune expression sur le visage. Son air indéchiffrable de retour, je tente une question.

- Erreur ou réfléchit ?

- Tu en penses quoi ?

- Plaisant, mais mauvaise idée tu ne crois pas ?

- Hum, oui sûrement

- C'est quoi cette réponse de merde ?

- Non tu as raison, pardon. On oublie tout ça. Je vais reprendre ma vie et toi commencer la tienne. Je te laisse aller manger, je vais rentrer

Et il se barre. Très peu convaincant tout ça. Je le suis du regard un instant avant qu'il ne disparaisse dans les escaliers. Mon portable me rappelle à l'ordre une nouvelle fois. Un message d'Hiroki, mon meilleur pote, qui me demande où est ce que je suis.

Au lieu de lui répondre, je vais rejoindre le reste mes camarades dans l'immense salon où la gouvernante de notre hôte nous apporte le petit déj. Ça sert des fois d'avoir des parents blindés. Des viennoiseries, des panières de fruits énormes ainsi que toutes sortes de desserts sont déjà disposés sur la table.

Je vais m'étaler aux côtés de ceux qui me servent de potes, qui actuellement il faut bien l'avouer, ressemblent plus à une meute de zombies. En parlant de zombie, je cherche le mien du regard et trouve ses collègues en train de comater sur le bar, cafés à la main. Mais pas signe de sa présence. J'en déduis donc qu'il s'est vraiment enfui.

Peut-être s'est-il fait à l'idée de passer à autre chose. Même si j'avoue que cela me laisse une pointe de déception en travers de la gorge. Ce que j'ai ressenti quand il m'a embrassé fut un peu trop intense à mon goût. Mais bon, on va pas se prendre la tête là dessus, passons à autre chose. Je me vois mal, de toute manière, avoir une quelconque relation avec lui. La voix joyeuse mais beaucoup trop forte d'Hiroki me sort de mon introspection.

- T'étais ou cette nuit ?

- Dans une chambre à l'étage, me demande pas laquelle, y'en a trop

- Ha OK

Ce que j'aime avec ce mec, c'est qu'il gobe tout ce que je dis dans poser de questions. Et ça m'arrange pas mal actuellement. On glande encore comme ça pendant deux bonnes heures avant de décoller vers chez nous, laissant la pauvre gouvernante épuisée. C'est ça aussi de vivre dans un putain de château.

De retour enfin seul dans ma minuscule chambre sur le campus universitaire, je m'écroule comme une merde, il faut bien se le dire, sur mon lit. Et je ne peux m'empêcher de laisser mon esprit vagabonder dans certains reflets obscures.

~◇~ /!\ ~◇~

Mon corps a la bonne idée d'ailleurs, de me partager certains souvenirs de cette nuit qui étaient pourtant bien cachés au fin fond de mon cerveau.

J'ai l'impression de retrouver la sensation de son corps sur le mien, la texture de sa peau contre la mienne, la douceur de ses caresses, la pression de ses lèvres et les mouvements que son bassin exercait pour prendre possession de mon corps.

◇ Anomalie ◇Où les histoires vivent. Découvrez maintenant