◇ Se réveiller fatigué, le mal de crâne démentiel, l'étroitesse du caleçon et le monde qui tourne pendant plusieurs minutes lorsque mes pieds se posent au sol. Le combo parfait pour démarrer une mauvaise journée.Depuis une semaine, les jours s'enchaînent et se ressemblent tous. J'émerge de ma chambre avec la tête dans le cul vers midi, n'ayant pas réussi à sortir mon cadavre du lit plus tôt. Je vis au ralenti toute la journée et mon estomac n'acceptant que très peu de nourriture, je le contente avec des trucs peu nourrissant mais qui me donnent envie. Le genre de mix qui ferait lever les yeux au ciel à tout autre être humain. Quoi, c'est super bon le fromage dans la crème au chocolat.
En fin d'après midi, après avoir zoné entre le canapé et mon lit, je finis par m'endormir avant l'heure du dîner, épuisé sans avoir rien foutu de ma journée. Et forcément quand vient l'heure de me coucher, le sommeil s'est fait la malle jusqu'à revenir vers moi, penaud, aux alentours de quatre ou cinq heures du matin, troublé par des rêves peu respectables.
Ainsi donc, recommence la journée du début. Mort de fatigue et sans aucune énergie alors que le soleil se lève à peine, avec le bas ventre en ébullition. Un serpent qui se mort la queue. Et je ne sais absolument pas comment faire pour y remédier.
Je commence légèrement à désespérer de ne pas trouver de sortie à cet enfer. Que ce soit mon état physique qui se dégrade ou mon obsession maladive pour ce mec qui grandit, je peine garder la tête froide.
Et dire que je dois commencer dans la compagnie la plus prestigieuse de la ville dans à peine une semaine.. Je n'ai même pas eu la force de me chercher un appart ni même de m'entretenir physiquement. La grosse loque.
Aujourd'hui, ne faisant pas exception à mon rituel, mon cerveau va me faire devenir dingue et mon corps va finir par me faire craquer. Pour couronner le tout, mon estomac s'est réinventé peintre ce matin, et a décidé que le blanc pour la cuvette des chiottes, c'était pas ouf. Le peu que j'avais avalé la veille disparaît dans les égouts et me laisse dans un état plus que pitoyable. Je déteste gerber.
Et bien sur pour rajouter un peu de piment à mon malheur, j'étais actuellement au téléphone avec ma mère qui, alertée par le bruit au travers du combiné, me tane maintenant avec son discours mi inquiet mi moralisateur.
- Tu veux pas aller voir un médecin ? Ça commence à faire long pour un simple rhume non ? Déjà que tu ressemblais à un zombie quand tu es passé cette semaine, mais si en plus tu te mets à vomir
- Ça va passer je t'ai dit !
- Kinji, ça va bientôt faire deux semaines que tu es malade. Juste un rendez vous de contrôle et une petite prise de sang, ça va pas te tuer. Simplement pour vérifier que c'est bien un rhume et pas quelque chose de plus grave. Parce que tu commences vraiment à me faire peur. Tu as dû perdre 5 kg et je vois bien à tes cernes que tu dors très mal. S'il te plaît. Pour me rassurer et éviter de commencer tes premières répétitions dans cet état. Cela serait con de gâcher cette opportunité alors qu'elle vient à peine de débuter
A son ton insistant et surtout pour qu'elle me lâche la grappe pour pouvoir retourner m'enterrer sous ma couette, je cède.
- Ok c'est bon
- Parfait ! Et appelle tout de suite pour te prendre rendez vous le plus vite possible. Je te connais toi et ta procrastination quand ça concerne ta santé
- Ouai ça marche
- Merci fils
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◇ Anomalie ◇
Historia Corta◇ Une soirée de remise des diplômes quelque peu arrosée, une odeur de tabac, un égarement au creux des draps, une paire d'yeux obscures qui te dévisage au soleil levant, écarquillés de surprise. En soit, d'un commun accord, on oubli et on continue n...