XXIV ◇ Les yeux d'un enfant

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◇ Perdu sur une autre planète. Dans une galaxie lointaine. Entre les étoiles de la voie lactée et des constellations inconnues. Mon âme dérive.

Errant au sein de l'appartement de Kounen, j'ai passé la semaine à imaginer comment aménager notre nouveau chez nous. Et de tout ce que nous aurons besoin, surtout pour le bébé chaton.

Officiellement en congé maternité, j'avoue éprouver une petit pointe de nostalgie lorsque mon corps réclame quelque pas sur le rythme des notes résonnant dans l'écho de mon esprit. J'ai tellement trimé pour réaliser ce rêve de gosse. Pour finalement, faire déjà une pause longue durée au bout d'à peine six mois.

Les imprévus de la vie des grands. Tout ne se passe pas forcément comme tu l'avais écrit sur la trame de ton parcours d'ado. Par chance, cette aventure-ci s'annonce tout à fait heureuse et remplie de bonheur. Un petit bout de soleil placé là par inadvertance.

L'emménagement est prévu dans deux semaines, on a réservé notre week-end pour cela. Quémandant des bras dans tous les coins, tous répondirent présents. Enfin, c'est surtout parce qu'on est entourés de poivreaux qui veulent juste faire la fête. Les cons, ils ont pas compris qu'ils vont juste en chier à ma place. Pour la crémaillère, ils attendront qu'un certain garnement sorte de son cocon douillet.

Je vais donc passer les semaines suivantes à faire les cartons, jonglant entre l'appart et la maison familiale pour récupérer mon bordel entassé là bas. Au plus grand bonheur de tous, cela va m'occuper l'esprit suite à cet arrêt d'activité qui m'aurait sûrement fait exploser plus tôt que prévu.

En ce samedi midi automnal, je m'active derrière les fourneaux dans le but de préparer un repas digne de la tradition familiale. Je vais enfin rencontrer cette femme si spéciale qui as permis à mon chat de prendre son envol loin de son nid nocif.

J'en serai presque intimidé. C'est l'unique personne de sa famille que je rencontrerai. N'ayant de tout manière, pas vraiment l'envie de connaître les autres.

Je me rappellerai toujours le soir où Kounen a rencontré mes parents. En tant que petit ami officiel j'entends. La pression qu'il s'est mis, c'était drôle. Je me suis bien foutu de sa gueule. J'avoue, c'était pas sympa, à sa place j'aurais sûrement fait une syncope. Mais il était tellement mal à l'aise que ça en été mignon. Et puis, quand tu n'es pas habitué à ma mère, y'a de quoi flipper. Le pauvre.

Je sens des mains venir se balader sur mon torse, m'enlaçant tendrement.

- Ça sent tellement bon. Que nous prépares-tu ?

- Un curry

- Parfait ! Tu le fais tellement bien

Je souris, gêné. J'aime bien quand il me fait des compliments sur mes plats.

La porte sonne. Je me mets à paniquer comme un abruti parce que j'ai pas fini mes gyosas. Du coup, je me crame avec la poêle et je fous de l'huile partout. Le con.

- Arrête de stresser, idiot de petit chat

Je l'entends se marrer en allant ouvrir la porte. Méchant, j'ai mal.

Mes conneries rattrapées, je sors de la cuisine au moment où ils pénètrent dans le salon. Je découvre une très belle femme. De longs cheveux gris entourant un visage illuminé d'un sourire bienveillant. Je balance un "bonjour" tout timide. La honte.

- Heureuse de te rencontrer enfin, Kinji. Kounen m'a tellement parlé de toi que j'ai déjà l'impression de te connaître par coeur

- A ce point là ?

◇ Anomalie ◇Où les histoires vivent. Découvrez maintenant