XV ◇ La honte

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◇ Quelques kilos d'amour passionnel, une bonne centaine de litres de tendresse chaleureuse et un bon paquet de partages bienveillants. A cela, ajoutons une tonne de guimauve noyée dans un bain de niaiseries. Et la cerise sur le gâteau, une pointe de fierté saupoudrée d'une bonne dose de fou rires. La recette de ma bulle de bonheur.

Avec ceci, je peux donc affirmer avec certitude, que si un jour un couillon m'avait dit que ma vie ressemblerait à cela aujourd'hui, je l'aurais clairement et poliment invité à aller crever.

Je rattrape enfin les nuits de ces derniers mois grâce aux bras réconfortants et apaisants de mon amour de chat. Avec lui, je dors comme une masse. Je n'entends même pas le réveil le matin, il est obligé de me réveiller avec des papouilles et des bisous. Comme c'est embêtant.

Aussi, je rejoinds Satoshi deux fois par semaine maintenant, pour manger un bol de katsudon. Il dit vouloir discuter de tout et de rien pour retrouver notre relation passée. Enfin, c'est surtout l'excuse bidon qu'il me sort. Il essaye juste de me faire passer, aux alentours d'une discussion, les petites recherches qu'il fait sur la grossesse.

En gros, il veut juste m'aider sans vraiment me le dire. En même temps, on en parle sans vraiment en parler. Il sait, sans vraiment l'avoir entendu de ma bouche clairement. Et ça me convient. On va pas non plus aller trop vite hein, on parle de cette idiote de ballerine quand même, faut déjà digérer la situation actuelle !

Cette après-midi a lieu le cours pour les couples attendant un enfant que Kounen voulait absolument essayer. Je me disais qu'il allait bien oublier ce truc débile, mais je pouvais toujours rêver. Je me retrouve donc à ronchonner dans la voiture comme quoi on a pas besoin de ça.

- Arrête de faire le gamin. C'est toi qui est censé devenir papa je te signale, faut bien qu'on apprenne non ? C'est ce qu'on a décidé ensemble

Oui bon, il a raison comme d'habitude. Je ferme ma gueule et grogne pour la forme. Il me ferait accepter n'importe quoi. Juste pour ses beaux yeux et son sourire à tomber.

Arrivés devant le bâtiment, on se faufile jusqu'à la salle indiquée et on tombe sur une dizaine de couples déjà présents entrain d'échanger des banalités.

- Heu dit donc, tu m'avais pas précisé qu'on serait pas tout seuls

- Je ne savais pas que c'était des séances de groupe, pardon. On va rentrer, t'en fait pas c'est pas grave

A son petit air triste et ses yeux déçus, je ne peux m'empêcher de pénétrer quand même dans la salle. Ouais bon, il me ferait accepter n'importe quoi, même pour rien en retour finalement. L'amour, c'est niais.

- Tu es sûr ?

- Ouais ouais c'est bon. Ça doit pas être si terrible que ça. On écoute son blabla et on se tire. T'inquiète, ça va le faire

- Merci petit chat

En retrait près de la porte, je m'assoie sur le banc, mon dos devient douloureux quand je suis trop longtemps debout. Pourtant j'ai pas encore grossit, mon corps est débile. Une femme, sûrement l'animatrice, vient installer des tapis au sol en cercle pour ensuite ce placer sur l'un d'eux. Je le sens mal.

- Bonjour à tous. Je vous souhaite la bienvenue, je suis très heureuse d'animer cette séance d'exercices à l'accompagnement de votre grossesse. J'invite les mamans à venir se placer sur un tapis, les papas peuvent se placer dans leur dos. On va débuter avec un petit exercice de présentation "Maman papa et bébé"

C'est une blague j'espère ? Je me retourne très lentement vers Kounen. Il me fixe, tendu.

- Je suis vraiment désolé, j'aurais dû plus me renseigner. Pardon. Vient on s'en va !

◇ Anomalie ◇Où les histoires vivent. Découvrez maintenant