◇ Ce chemin parsemés d'épices et parcourus d'une brise douce, menant vers un horizon sans fin teinté d'une lumière nouvelle.Je l'emprunte sereins, le poids du mensonge retiré de mes épaules. Moins lourd et plus légitime pour avancer vers notre futur.
Je peux enfin regarder mes parents dans les yeux sans avoir honte de qui je suis et de la façon dont je pourrais les décevoir. Ma mère m'a d'ailleurs gentiment acheté une boîte de capotes aujourd'hui.
- Mais maman, je suis déjà en cloque
- On sait jamais, méfies-toi du retour de couche
- C'est dans plus de quatre mois, j'ai le temps de voir venir
- Et les IST ?
- Mais on couche même pas encore ensemble !
- Ha, il remonte dans mon estime, ce Kounen. Mais du coup dis-moi...
Roulant des yeux, j'ai fuis cette conversation sans avoir la fin de sa question. Je ne vais pas parler de mes histoires de cul avec ma mère non plus.
De retour à l'appart après ce petit break déjeuner imposé par maman, je vais profiter de cette petite heure de repis avant la reprise des répétitions pour digérer ce burger beaucoup trop calorique.
Sur la petite table du salon, déposé là, une enveloppe à mon nom avec un petit coeur dessiné d'un rouge pétant. Je ne peux empêcher le sourire niais qui se dessine sur mes lèvres et l'ouvre avec trop de hâte pour être délicat. Heureusement, à l'intérieur, ne se trouve qu'un petit mot mystérieux signé d'un S qui fait frétiller mon corps.
"Ce soir 18h, je t'aime"
Dire que je vais devoir attendre la fin de ma journée pour avoir le fin mot de cette histoire. Et je ne suis pas connu pour être le mec le plus patient de l'univers surtout si au bout, y'a une putain de récompense. Ça va être l'enfer.
18h moins vingt et je suis déjà devant le portail de l'immeuble, essoufflé et impatient. Deux bras viennent m'entourer les épaules pour me serrer contre un torse chaleureux.
- Bonjour mon petit chat d'amour. Tu es en avance, je viens à peine de finir de me préparer
Je me retourne pour fondre sur ses lèvres tant attendues.
- Lut'. Pourquoi tant de mystère ? Tu as prévu un dîner au chandelle bien guimauve ?
- Non ! Je te kidnappe pour le week-end
Il me tire vers sa voiture sans plus de cérémonie et nous prenons la route pour le pays des merveilles. Quel qu'il soit, peu m'importe, tant qu'il est là.
Après deux bonnes heures de route, ou peut être plus, Kounen me réveille avec un baiser. Je me suis assoupi comme une merde après les répétitions intenses de l'après-midi.
En sortant du véhicule, je m'aperçois que l'on se trouve sur un petit parking au milieu de la forêt, en face de l'entrée d'une petite auberge. Notre premier week-end en amoureux loin de la ville. Bien joué, je suis déjà aux anges.
Arrivés dans notre chambre, style traditionnel japonais et tout à fait cosy, la petite madame nous tend draps de bain et peignoirs.
- Si vous désirez vous détendre un peu après le dîner, les bains sont ouverts jusqu'à minuit. Je m'en vais de ce pas vous dresser la table, prenez votre temps
Je m'écroule sur le futon avant de m'enrouler dans l'édredon moelleux, soupirant d'aise. Je sens un poids se placer au dessus de moi et en ouvrant les yeux, je tombe dans ceux d'un félin. Un félin très aguicheur. Trop aguicheur.
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◇ Anomalie ◇
Short Story◇ Une soirée de remise des diplômes quelque peu arrosée, une odeur de tabac, un égarement au creux des draps, une paire d'yeux obscures qui te dévisage au soleil levant, écarquillés de surprise. En soit, d'un commun accord, on oubli et on continue n...