◇ Anomalie ◇

XXVI ◇ Je l'aime

◇ Dans l'obscurité, seule la lueur du feu de cheminée laisse entrapercevoir deux corps enlacés. Dans le silence de la pénombre, seul les crépitements du brasier résonnent comme un écho solitaire.

Somnolant tous deux, se volant quelques baisers entre deux caresses, on pourrait croire à deux chats ronronnant.

Après cette journée bien remplie, la nuit fut tombée rapidement, apportant avec elle la fraîcheur du début d'hiver.

Allumant avec les moyens du bord un petit feu chaleureux, on s'est mis à grignoter les restes d'onogiris du midi sur un fond de musique agréable.

Une soirée insolite au milieu du bordel ambiant d'un emménagement. La voix rauque de Kounen coupa le silence serein qui s'était installé.

- Cela ne te dérange pas si je n'ai pas le courage de monter le sommier ce soir

- On a déjà un matelas, c'est pas si mal

- Parfait. Alors je vais aller nous préparer un petit lit douillet de fortune

- Merci mon chat

Fouillant dans les sacs de dernières minutes, je récupère de quoi aller inaugurer notre nouvelle salle de bain. Profitant de la chaleur de l'eau ruisselante sur mon corps endolori, je soupire d'aise. Vêtu d'un caleçon et d'un simple sweat, je laisse la place à mon compagnon le temps d'aller m'occuper des chats.

Installant couffins et tapis près du feu faiblissant, je pose une gamelle d'eau et invite la meute à venir se coucher tranquillement dans une séance de caresses. Les ronrons satisfaits se faisant entendre, je quitte les félins pour rejoindre les bras du mien.

Mon gros ventre m'empêchant de monter l'échelle de la mezzanine, il nous a installé une chambre provisoire sous le grand velux à l'étage. Suspendant également des rideaux sur les poutres pour nous faire un peu d'intimité. Il a même allumé des bougies autour du matelas créant une ambiance guimauve à souhait. Mais toujours autant adorable.

- Ça te plaît ?

- C'est parfait. Tu es parfait

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Assis en tailleur sur le lit, vêtu simplement d'un caleçon, il me regarde amoureusement tout en m'invitant d'une main à le rejoindre sous les draps.

Retirant mon sweat pour être plus à l'aise, je vois ses prunelles étinceller de désir lorsqu'il les pose sur mon corps presque nu. Son regard brûlant réveille dans mon bas ventre cette chaleur si agréable. J'attrape alors sa main et vient me placer entre ses jambes, mon dos contre son torse.

Il dépose ses doigts sur mon ventre, le caressant doucement et de l'autre main, me tourne la tête délicatement pour avoir accès à ma bouche. S'ensuit un ballai des plus magique, où nos langues s'entrellacent comme si c'était la première fois.

Au sein de notre petite bulle de bonheur, le temps et l'espace n'existent plus. Seul notre amour importe à l'instant présent.

Ses doigts se déplacent doucement sur la peau chaude de mes cuisses, glissant innocemment vers le tissu de mon caleçon. Dans mon dos, je sens son érection naissante venir se plaquer contre mes reins, réveillant des sensations explosives à la base de mon sexe.

Nos bouches toujours fusionnées, une main agrippée à sa nuque et l'autre à son bras, je l'attire dans ma chute sur le flanc pour obtenir l'accès à son membre gonflé de désir. Mes doigts palpant les formes dures à travers le tissu, je sens son souffle contre mon cou devenir plus pressé.

La pulpe de ses doigts vient effleurer la peau fine de mes testicules, me procurant un frisson de plaisir intense jusqu'à l'anus. Je laisse alors mes doigts passer la barrière de son caleçon pour venir masturber son sexe contre mon dos.

Pris par l'excitation, je baisse l'élastique de mon sous vêtement en dessous de mes fesses pour le faire disparaître dans les méandres des draps. Me séparant de sa bouche tout en repliant une jambe contre mon ventre, mes yeux viennent retrouver les siens, quémandant plus avec l'envie intense de revivre cette sensation qui nous a réuni pour la première fois.

Comme si il avait lu en moi, je sens ses doigts venir titiller mon entrée. Dans un mouvement fluide, il glisse contre mon corps tout en déposant des baisers le long de ma colonne jusqu'à mon intimité.

Jouant entre mes fesses, sa langue entre par intermittence dans l'antre de mon postérieur. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un gémissement de plaisir. Si un jour on m'avait dit que je prendrais du plaisir à me faire lécher à cet endroit, je lui aurai fait bouffer sa langue.

Remontant jusqu'à venir me mordre le lobe d'oreille, un petit doigt tout timide vient se placer à l'entrée, prêt à prendre la place de sa comparse la langue. Pénétrant doucement, je me contracte légèrement de surprise. J'avais oublié cette sensation d'intrusion. Qui devient vite plaisante au fur et à mesure de ses mouvements délicats.

Petit à petit, il rajoute un doigt, puis un autre, augmentant notre excitation à tous les deux. Ma voix n'ayant plus aucun filtre, un gémissement aiguë vient envahir l'espace lorsque ses doigts sont remplacés par sa queue. Sans aucune discrétion ni pudeur, je couine littéralement de plaisir, quémandant toujours plus.

Mon cerveau ayant disjoncté depuis longtemps, seul la présence de son membre à l'intérieur de moi compte.

Ses mouvements de bassin contre mes reins, me procurent tellement d'extase que je n'arrive plus à rester lucide. Sa langue oscillant entre ma bouche et ma peau fait griller mes derniers neurones encore valides. Et sa main venant caresser mon sexe sur le point d'exploser finit de m'achever.

Dans un râlement rauque, je laisse libre court à cet orgasme puissant, ébranlant tout mon être d'un frisson intense. Au comble du plaisir, je le sens se déverser en moi, me serrant fortement contre lui, murmurant un " je t'aime ".

Ayant perdu la notion du temps, je ne sais combien de minutes nous somme resté qu'un mais cela m'a paru infini comme beaucoup trop court. Cet fusion avec son amour est la chose la plus extraordinaire que l'on puisse vivre.

Dans le brouillard, profitant de la redescente du septième ciel, chacun papouille le corps brûlant de l'autre. Déposant baisers entre deux caresses et susurrant des mots doux à l'oreille, on est tous les deux sur un petit nuage.

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Blottit tout contre lui, le sommeil vient m'emporter dans la chaleur de ses bras, amenant avec lui des songes plus qu'agréable.

Merde, je l'aime.

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