Le soleil se levait à l'horizon commençant la quatorzième journée sans qu'il n'ait eu de nouvelle d'Anna. C'était aussi le dernier jour de sa liberté. Il serait officiellement fiancé le lendemain mais cet après-midi il devait choisir sa future épouse.
Gabriel rentrait d'une petite expédition dans les caves du baron de Capta. Il ramenait à Victor un garde à interroger et en bonus une bouteille de Cato de seize ans d'âge (une petite merveille impossible à trouver sur le marché depuis la guerre). Il arriva à la demeure du chevalier et lui livra l'homme à interroger aux valets qui s'empressèrent de le descendre. Peu d'humeur à voir Victor nu sortir du lit accompagné avec l'une de ses maîtresses, il ordonna au majordome que le chevalier devait impérativement tirer des réponses avant quinze heures.
Il rentrait tranquillement avec Roger au palais profitant de ses derniers instants de bonheur. Il fut accueilli par le roi, son père, alors qu'il sautait à peine de la selle. Un palefrenier vint chercher l'étalon à la robe sombre et il suivit son père jusqu'à la salle du trône.
Sa relation avec son paternel avait été bonne jusqu'à l'année précédente où il avait décidé de le marier. Depuis, leurs interactions étaient limitées et les rares qu'ils avaient eu se finissaient inlassablement par des disputes où le souverain le menaçait de le déshériter. Ce matin-là, Gabriel resta muet et ce fut le monarque qui brisa le silence.
- Le rouge, est-il la couleur du futur fiancé ?
Le jeune homme rabattit sa cape sur sa chemise blanche tachée de sang. Il secoua la tête de déception.
- Pourquoi de mes huit enfants, êtes-vous le plus borné ? Vous, mon héritier qui se comporte comme un mercenaire alors que vous devez monter sur le trône. Qu'ai-je fait de mal pour que vous remettiez en question mes demandes ?
- Vos ordres, corrigea Gabriel. C'est certain que me marier de force la première fois était une idée brillante, mais au moins pour cette deuxième fiancée, j'ai le choix, ironisa-t-il. Ah, mais je crois que vous avez déjà décidé pour moi avec votre gang de ministres.
Son père s'arrêta au milieu de la galerie des miroirs et le dévisagea.
- Ne le dites pas à votre mère, demanda-t-il doucement. Elle veut vraiment que vous vous attachiez à votre fiancée, mais vous savez que c'est de la politique et que l'amour n'est pas un facteur qui rentre en compte. Enfin, je suppose que celle que nous avons choisi est votre préférée.
Le jeune homme déglutit.
- Qui ?
- Mademoiselle de Casteria.
Ce n'est pas Anna. Elle va partir.
- Pourquoi ce choix, demanda-t-il détaché.
Son père reprit sa marche abordant un petit sourire, ravit que son fils n'ait pas explosé de rage.
- Mademoiselle de Lero n'a rien qui nous intéresse. Sa famille est fortunée, mais elle est loin par rapport à ses cousines dans l'ordre de succession pour Ortus.
Ils rentèrent dans la salle du trône qui était remplie de ministres. Tous s'inclinèrent mais continuèrent leur discussion. Le père et le fils s'assirent sur deux fauteuils proches du trône.
- Et pour la marquise ?
Sa voix ne trahit pas son trouble.
- Il est vrai que nous l'avons considérée. Sa famille possède un territoire qui regorge de richesses, mais il est trop instable. Il est sous la tutelle de la couronne d'Ortus et son peuple revendiquera bientôt son indépendance. En choisissant mademoiselle de Casteria nous profitons de la richesses des deux familles et de l'affiliation de cette dernière au royaume de Cafée.
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Le destin d'Anna
Історичний романAnna est l'héritière de Herelna. Elle a dédié sa vie à protéger et servir son royaume mais son manque de coopération lui attire les foudres du roi. Punie, elle est envoyée en mission dans le royaume d'Ortus où elle se retrouve mêlée aux intrigues d...
