je ne vais pas vous scalper

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Anna observait les gestes méticuleux de Rachel. Cette dernière achevait de laquer les cheveux blonds plaqués dans quatre tresses et maintenus par un chignon. Elle avait des mains de fées.

La jeune femme retint sa respiration quand Marie ferma sa robe. Elle était trop petite pour atteindre le haut donc Ophélia prit la relève. Le tissus vert clair épousait parfaitement son buste avant de s'étendre autour de ses hanches.

Vert.

La couleur de Sonia. La couleur d'Ortus. La couleur de l'espérance.

La robe avait été commandée par la reine pour les fiançailles de sa future belle fille. Elle s'attendait certainement à voir sa cousine Sonia la porter. Pour preuve, les couturières avaient du retirer les manches trop courtes et rajouter un peu de longueur pour quelle touche le sol. Il fallait reconnaitre que du haut de son mètre soixante quinze Anna devançait de loin la taille moyenne des royaumes.

Ophélia lui passa une rivière de diamant autour du cou. Anna frissonna au contact de l'or froid.

Une corde de pendu

- Vous êtes magnifique, murmura Marie en regardant avec envie le collier.

Anna la regarda par le reflet. La petite avait des paillettes dans les yeux.

- Ce collier est à toi à la fin de la soirée, lui promit-elle.

Ce sera mon cadeau avant de partir.

Elle se regarda une dernière fois dans le miroir. Ses cernes n'avaient pas disparu mais Ophélia les avaient camouflées sous de la poudre. Elle avait peu dormi ces deux dernières semaines et sa dernière nuit s'était révélée tout aussi agitée. Tout ça à cause de lui. Le reste était parfait.

Après tout, c'était ses fiançailles.

- Il faut y aller, la pressa Rachel.

Anna quitta la pièce sous les encouragement de ses trois femmes de chambre.

Elle triturait sa bague. Sa première bague de fiançailles. Elle la portait toujours à sa main ou autour de son cou. Ophélia lui avait conseillé de ne pas la mettre pour que celle du prince soit mise en valeur. Elle la glissa entre son corset et ses sous vêtements incapable de s'en séparer.

Sir Edouard et Alexis attendaient devant sa suite.

- Vous pouvez toujours partir mademoiselle, lui conseilla le vieil homme.

- Nous vous protégerons, promis le chevalier.

Elle les remercia reconnaissante. Jamais ils ne l'avaient laissée tomber. La veille lorsque le prince avait prononcé son nom ils s'étaient immédiatement levés pour la défendre et après l'entrevue, Alexis lui avait demandé si elle voulait qu'il lui apporte sa tête. Bien que ce soit tentant elle avait refusé. Elle avait sa soirée de fiançailles pour convaincre le prince de faire marche arrière. Sinon elle reconsidérait plus sérieusement la proposition d'Alexis.

- Laissez moi. Je vais m'occuper de lui. Pouvez-vous écrire une missive à mon cher oncle ? demanda-t-elle à son professeur. Dites lui que j'accepte son marché et qu'il aura le nom des cavaliers.

Son ami la regarda incrédule.

- Tu ne vas pas abandonner maintenant ! Pas après tout ce que tu as vécu !

Elle calma le géant.

- Pas de panique Alexis. Je lui fais une offre pour assurer mes arrières mais ce n'est qu'une parade. Alexis peux-tu partir ce soir pour la porter jusqu'à la frontière ? Des messagers prendront la relève mais je ne veux pas qu'un espion ortusien l'intercepte.

Le destin d'AnnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant