₁₀. ᴜɴᴇ ᴍɪssɪᴏɴ ᴅɪғғᴇ́ʀᴇɴᴛᴇ

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Lyviee

Avec ma vie formée pour réussir mes missions, j'ai appris à discerner des catégories d'hommes, en plus de faire attention à chaque détail s'émanent d'eux.

J'ai appris à créer la personnalité adéquate à chacun, en fonction de ce que j'avais déduis de leur façon d'etre. C'est facile, il suffit de regarder leur réaction suite aux propos tenus, leur façon de parler aux femmes, de se tenir et de se sentir face au monde.

J'ai connu des hommes prétentieux, qui aimaient que la femme en face de lui soit fade, idiote voir enfantine. Ils étaient surement les pires, ceux qui me dégoutaient le plus, car je me transformais en gamine idiote et innocence, et c'est ça qui leur plaisait. Comme s'ils voulaient des gamines prêtes à se sexualiser. Un mélange pervers et narcissique, leur laissant jouir du pouvoir qu'ils avaient sur moi sans savoir que j'étais en train de les doubler.

Puis j'ai rencontré des hommes plus durs, plus froids et plus méfiants, qu'on doit caresser dans le sens du poil, en disant ce qu'ils attendent exactement, les mots justes qui leur plairont en allant dans leur sens et de leur côté. C'était se fondre dans la masse et dans le décor, en leur faisant croire que nous étions les mêmes.

Aujourd'hui, je fais face à un tout autre phénomène.

Un homme qui n'en a rien à cirer des femmes, voir des humains.

Yael Perez ne succombera pas à mes charmes, je l'ai bien compris. J'ai tenté la gentillesse, l'humour et la douceur, comme la provocation, l'arrogance et le charme.

Au cours du repas, j'ai voulu voir s'il faisait partis de ces horreurs qui préféraient la femme gamine innocente qu'on pourrait manipuler, et avoir le dessus comme un bébé, mais je me suis vite calmée en voyant ses yeux se révulsaient à chacune de mes paroles.

J'en ai conclu simplement que Yael Perez était peut-être gay, ou tout simplement assez atteint intérieurement pour ne plus avoir l'envie de faire face aux femmes.

Il ne me parle pas, ne me regarde pas, que ce soient mes lèvres ou mon corps, rien du tout. Il ne m'écoute pas quand je parle (bon, la, il n'écoute juste personne), et n'ouvre encore moins la bouche.

Bref, en sept ans de mission auprès d'hommes, je n'en avais jamais rencontré aucun aussi indifférent à mes charmes.

Etrangement, cette fois ci la torture se transforme presque en plaisir, rendant la chose différente, plus palpitante, comme un défi nouveau qui se présente à moi, me provoquant de réussir comme je l'ai toujours fait.

J'ai fini par m'habituer aux missions, et en faire une sorte de compétition a gagné. J'ai fini par ne plus supporter l'échec, et jamais je n'ai raté une mission.

On a sacrifié ma vie pour ça, alors autant en faire mon tremplin et quelque chose de palpitant en me surpassant pour gagner et leur montrer que je suis la meilleure.

Les hommes aiment dire que les filles sont « faciles ». Pourtant, j'ai passé ma vie à les avoir, et constater que c'étaient eux, qui étaient éperdument facile à avoir.

Je n'ai jamais échoué à en avoir un, car ils sont tous plus faciles les uns que les autres à mettre dans son lit, tout simplement car aucun ne sait dire non à une femme assez jolie.

Ce n'est pas maintenant que ça va s'arrêter, alors j'observe Yael assis en face de moi, le nez plongé dans ses pattes au saumon.

Il est important de faire attention à chacun des détails émanant d'une cible. Meme son plat en dit long sur lui. Simple et pourtant, ces pattes ont l'air de le combler de bonheur.

PUPILLE - BRAHMAN PARADISE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant