₅₄. Sᴀɴ ᴀɴᴅʀᴇs

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Lyviee

Aujourd'hui, je récupère ma voiture au garage. Elle y est depuis mon accident, et j'en avais besoin maintenant. Par chance, Yael m'a affirmé qu'elle était prête, et que je pouvais passer ce matin. Alors me voilà à slalomer entre les voitures du garage, à la recherche d'un des garagistes. C'est le bruit d'outils qui me mènent jusqu'à lui.

Yael est en dessous d'une voiture, et lorsqu'il entend le bruit de mes talons, il en ressort rapidement, allongé sur sa planche en bois. Un instant, il ne bouge pas et me regarde de haut en bas, mais fini par se lever rapidement, essuyer ses mains remplis de noirs sur son t shirt et rajuster sa casquette de mécanique.

-Viens, ta voiture est là-bas.

Je le suis sans broncher en essayant d'effacer les pensées qui me renvoient à quel point il est sexy quand il passe en mode garagiste, et me concentre plutôt sur ma voiture toute neuve et toute propre.

-Waw. Comme s'il ne s'était rien passé.

-Etrangement, malgré la violence de l'accident, la voiture n'a pas pris cher. J'ai tout réparé, mais surtout, viens voir.

Il me fait un signe de tête pour que je le rejoigne côté conducteur.

-J'ai installé un détecteur de mouvement autour des freins, et un signal me sera envoyé automatique si on touche aux câbles.

-On peut faire ça ? je demande, surprise.

-Je peux tout faire, Lyviee.

-Et bien, super. Merci.

-Avec plaisir. Tu dois la prendre aujourd'hui ?

-Oui, j'ai des trucs à faire.

-Quel genre ? demande-t-il en s'asseyant presque sur mon capot.

Il sort un torchon de sa poche pour nettoyer un de ses outils, et j'ai l'impression d'avoir un sacré problème de fantasmer sur ça.

-Ça t'intéresse ?

-Non. Je veux seulement voir si ta voiture va supporter le trajet.

Un instant, j'ai l'impression qui veut me faire comprendre qu'il ment, et qu'il veut bel et bien juste savoir ce que je compte faire.

-Je dois aller à San Andres.

-Pourquoi faire ?

-Tu es de la police, Yael ?

-J'ai un œil à garder sur toi, Lyviee Jones.

-C'est étrange, pour quelqu'un qui aimerait me voir morte, qui me déteste, qui me répète sans cesse que sa vie serait meilleure si je n'existais pas, si....

Cette fois ci, un rictus se dessine au coin de ses lèvres.

-C'est bon, j'ai compris. Mais je me répète, qu'est-ce que tu vas faire, à San Andres ?

J'hésite un instant, et c'était surement la chose à ne pas faire. Maintenant, son regard me scrute à la recherche de la moindre information, et surtout, déterminé à savoir.

-Je cherche quelqu'un, et on m'a dit qu'il était là-bas.

-Qui cherche-tu ?

-Ca ne te regarde pas Yael. Est-ce que je peux avoir mes clefs, s'il te plait ?

Je comprends tout de suite, à son sourire, que je ne gagnerais pas cette manche.

-Dis-moi qui tu cherches, et je te donnerais les clefs.

-Je n'aime pas quand tu te comportes comme un gosse, dis-je en croisant mes bras sous ma poitrine.

-Et moi je n'aime pas ta robe, je n'aime pas tes chaussures et encore moins quand tu me caches des choses.

PUPILLE - BRAHMAN PARADISE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant