PUPILLE - BRAHMAN PARADISE

₆₈. ᴘᴀᴘᴀ

Yael

Assis presque dans le noir, nous sommes tous autour de la table de salon de Farid.

Un verre d'eau face à chacun de nous, nous nous toisons tous du coin de l'œil, surement entrain de poser les mêmes questions.

Je jette surtout un coup d'œil à ma sœur, dont la détermination m'inquièterait encore plus que son intelligence, ou sa haine. Je ne sais pas si j'en suis fier, ou terrifié.

-Vous êtes sûr de vous ?

C'est au moins la cinquième fois que Lyviee nous pose la question, à tous les trois.

-Vous ne pourrez pas retourner en arrière, après.

-Oui. Sur, répond ma sœur en se redressant.

Je fais de meme pour l'observer, une main sur mon ventre qui me fait encore un mal de chien.

-Je vais contacter Cristale, alors. Lui expliquer qu'on lui amène Adryan. Ma seule condition est que je sois la aussi, et qu'elle croit que cela vient également de moi.

-Pourquoi ? demande cette fois ci Farid, tripotant son bandana vert autour de sa tête.

-Car ça, crois-moi, ça me vaudra ma liberté.

-Vraiment ?

-Oui. Surement là notre à toutes les deux.

Julia sourit un petit peu, sa tête posée sur son épaule, jouant avec ses doigts qu'il fini par poser sur sa cuisse.

-Meme après que tu aies essayé de la tuer ? demande Alyah.

Une des conditions de ma sœur pour collaborer et demander l'aide de Lyviee et Julia, étaient de se dire toute la vérité.

Ma sœur est donc au courant de tout ce que nous lui cachons depuis le début, que ce soient les mensonges de Lyviee, ou les nôtres à tous les deux.

-Si elle ne le fait pas après ça, je vais vraiment finir par la buter moi, s'énerve Julia, enfoncée dans sa chaise.

-Je suis prête à tout essayer, reprend Lyviee.

Nous nous taisons tous, nos regards à chacun rivé sur le centre de la table, dans le silence pesant de la trahison que nous préparons.

D'une mise à mort, d'une condamnation, que nous dirigeons nous.

-Tu es sûr de toi ? demande-t-elle à ma sœur, et rien qu'a ma sœur.

-Oui.

-Ça sera sauvage. Lent. Douloureux. Les techniques des Corsica sont affreuses, et ils s'occupent de te faire mourir lentement et horriblement, continue Julia.

-Nous serons forcé de regarder ? demande-t-elle tout de meme.

-Tu sais ce qu'est une exécution publique, non ? demande Lyviee, et nous savons tous très bien de quoi elle parle.

-Nous n'étions pas là, à ce moment, dis-je à la place de ma sœur.

-Mais vous avez vu ce que ça a fait à Dara.

Oui, et c'est pour cela qu'elle ne doit vraiment pas savoir ce que nous mijotons.

Personne ne doit le savoir, mais surtout pas elle, qui sait pertinemment ce que cela veut dire.

-Toujours sur ? redemande Julia.

Je lance un regard à ma sœur, puis à Farid. Nous sommes surement entrain de réfléchir tous les trois aux conséquences de nos actes, en essayant de voir le côté positif plutôt que le négatif, comme la mort de notre père et les regards de nos familles quand ils auront compris ce que nous avons faits. Car après ça, personne ne nous regardera encore de la meme manière.