₇₂. ᴜɴᴇ ᴠɪᴇ ʟɪʙᴇ́ʀᴇ́ᴇ

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Lyviee

05 mois plus tard.

Après une journée interminable à souffrir du froid mais surtout de la surcharge mentale de tous mes cours, je sors, enfin, de mon heure particulière de mathématique avec Marc, mon professeur devenu un peu plus que mon professeur.

Cela fait maintenant depuis un petit mois que je le fréquente, après avoir bien accroché pendant mes cours de rattrapage dans l'ancien lycée de mon frère.

C'était étrange, de retrouver les bancs de l'école, surtout entouré de tous ces gens qui n'avaient pas mon âge et qui me prenaient seulement pour une idiote qui avait raté sa vie.

Puis les rumeurs étendues partout dans toute la ville qui racontaient qu'une enfant disparue avait refait son apparition, sont enfin arrivé au lycée, et étrangement, tout le monde a voulu devenir mon ami.

Bien sûr, je ne parle pas aux adolescents de dix-sept ans, alors je passe mes midis à manger au restaurant avec Lewy, ou Line et Taric.

Et maintenant, Marc.

Ce soir, mon père nous a invité à manger, et c'est pour cette raison qu'il nous attend devant le lycée, adossé à sa voiture, un grand sourire aux lèvres.

-Ma chérie. Comment s'est passé ta journée ?

-Une journée d'école. Chiante à en mourir, même après des années sans en avoir eu.

Mon père roule des yeux en souriant comme à chaque fois que je me plain de mes études, puis tend sa main avec politesse à Marc, qui se tient droit et sérieux devant lui.

-Monsieur Jones, ravis de vous revoir.

-Marc, comment vous allez ?

Les deux s'échangent des banalités qui me font sourire, ravis de les voir s'entendre aussi bien tous les deux.

-Ou allons-nous ? demande mon père une fois installé derrière son volant.

-Chez moi, dis-je en souriant à Marc, dans le rétroviseur. Maria n'est pas là, en revanche, je vais devoir faire à manger moi-même.

-Personne ne doute de tes talents, me rassure mon père.

Depuis que Alyah a décidé de vivre ici, avec Lewy, même s'ils ont insisté pour que je reste avec eux, à la maison du lac, j'ai préféré retourner dans mon ancien appartement, celui dans lequel nous avons grandis avec Lewy, que Maria a gardé.

Je loge donc dans mon ancienne chambre, avec Maria qui me chérie matin et soir, comme une princesse, ou un bébé. Au début, je n'aimais pas ça, mais j'ai fini par accepter que ça lui faisait du bien, et à moi aussi.

J'ai enfin fini par comprendre qu'il n'y avait pas de mal à accepter d'avoir besoin d'amour et d'attention.

La pluie se met à tomber, pendant que nous roulons dans un silence agréable, et comme depuis cinq mois, je me refais à ce paysage dans lequel logeais seulement mes souvenirs, et aujourd'hui je peux enfin m'en créer des nouveaux.

J'ai encore du mal à y croire quand je monte les escaliers dans lesquels j'ai fait un nombre incalculable de fois la course avec Lewy.

Au début, j'avais envie de pleurer en rentrant ici, maintenant, je n'arrête plus de sourire.

-Qu'est-ce que tu vas nous faire de bon ? demande Marc quand j'entre les clefs dans la serrure.

-Je...

Un détail trop important me stop net dans mon élan, celui de constater que la porte n'est pas fermée comme je l'avais fait, forcément, en partant ce matin.

PUPILLE - BRAHMAN PARADISE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant