Chapitre 37 🥀

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De nombreux facteurs nous sont encore étrangers, quoi que l'on fasse

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De nombreux facteurs nous sont encore étrangers, quoi que l'on fasse. Quoi qu'on leur promette, les Bruxtias ne trahissent pas les secrets de leur grande prêtresse. Les Garvalfs demeurent mutiques, lorsque l'on aborde le sujet du Suprême. Et le grand prince est un mystère à part entière. Mais il suffirait d'un détail pour inverser le cours du temps. Un détail... et l'épée.

Extrait d'échanges entre leaders des Agences

Nous nous fixons, sans nous écarter. Il y a de la gêne, bien sûr, mais il y a autre chose. Une sorte d'électricité, dans la brise fraîche nous frappant. Un semblant de chaleur, dans le regard qu'il me renvoie. Il finit par écarter les bras de son torse, et ma main quitte son corps.

- Un baiser ? me souffle-t-il.

- Un baiser, lui confirmé-je.

Ses lèvres se plissent, et je le vois tressaillir. Comme s'il appréhendait l'instant. Sauf que c'est ridicule. Dimitri n'a peur de rien. Dimitri...

- Ce sera notre secret ? me demande-t-il encore.

- Promis.

Alors, lentement, délicatement, ses bras viennent à ma rencontre. Je me rends compte qu'il tremble à l'instant où ses mains sans gants enveloppent mon visage. Trop doucement.

- Ce n'est qu'un baiser, Dimitri.

- Comment sais-tu qu'un baiser t'emmènera là-bas ?

Parce qu'il est le fils d'Alastor. Parce que son organisme réagit étrangement au mien, depuis que je porte les marques de son père.

- C'est comme ça que j'ai basculé, dans la chambre de la citadelle, me contenté-je de lui dire.

Je refuse de parler de cette pièce comme lui appartenant. Je préfère oublier qu'il s'est rendu chez la Bête de son plein gré, et qu'il comptait passer le reste de sa vie dans cette citadelle. Lui gobe mon demi-mensonge. Ma demi-vérité. Et sa prise se resserre, sur mon visage. Je frissonne, tandis que l'énergie communiquant à chaque fois de lui à moi se fait plus forte. Lui tremble encore plus fort. Et son agitation ébranle son masque, jusqu'à élargir la fissure. Jusqu'à en briser un plus gros morceau.

- Dis-toi que ce n'est qu'une expérience scientifique, tenté-je de le rassurer, une fois de plus.

Son sourire ne transporte aucune joie, lorsqu'il me répond.

- Ce ne sera jamais une expérience scientifique.

Sa voix est plus grave qu'à l'accoutumée, son accent salve ressortant d'autant plus. Et ce timbre... ce timbre me réchauffe de l'intérieur. Repenser aux baisers que nous avons déjà échangés me renforce dans l'idée que réitérer l'opération est la réponse que nous cherchons. Mais il n'y a pas que ça. Il n'y plus seulement que ça, entre nous. Surprise par cette réalité, qui nous entoure, je plonge des yeux étonnés dans les prunelles décidées du Vanpir. Il murmure quelques mots dans sa langue, que je ne parviens pas à traduire, du fait de notre proximité. Du fait de la chaleur de ses doigts, glissant sur ma peau nue. Lorsqu'il avale la faible distance nous séparant, je viens déjà à sa rencontre. Comme la dernière fois, son baiser est un appel à la vie. Le quitter, c'est mourir. Il transcende tout, et je me sens... entière. 

Trois mois sous silence - La Traque (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant