TOME 2 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Penser. Il faut penser à la suite. Aux projets futurs. À l'avenir.
Séléna Brand a passé le voile, pour entrer dans le vrai monde. Celui où vivent les monstres, et ses amis. L'assassinat de l'un d'entre eux la po...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
La Grande prêtresse a disparu, remplacée par l'usurpatrice.
Nous ne lui prêtons pas allégeance. Nous ne lui reconnaissons aucune supériorité. Elle a trompé son peuple, en prenant un pouvoir qui ne lui revenait pas. Nous vengerons l'ancienne. Celle assassinée par nos ennemis, avec qui la grande prêtresse pactise.
Chant populaire des Chasseuses, ennemis à toutes les races
La voiture ne s'est pas encore arrêté que Vadim pousse déjà la portière et émerge précipitamment du gros véhicule. Il ne lui faut que deux pas pour me rejoindre, deux petites secondes pour me prendre dans ses bras. Un rire m'échappe lorsqu'il me soulève dans les airs, même si la situation ne s'y prête pas. Car mon ami, lui, ne sourit pas. Grave, il me sert comme un homme ayant bien cru me perdre. Comme un homme pensant déjà enterrer un nouveau proche. Mon rire disparaît sitôt que cette pensée s'immisce sous mon crâne, et une douleur désormais familière vient percuter ma poitrine. C'est violent, le deuil, car il revient lorsque l'on n'y songe plus. Il s'atténue ensuite, ne disparaît jamais tout à fait, et demeure là, attentif. Avec un pincement doux-amer, j'en viens à me demander si ma vie va ressembler à cela, dorénavant.
- J'ai eu peur pour toi, m'avoue finalement Vadim, en remettant une mèche derrière mon oreille et en se reculant lentement.
- Stevan m'a protégée, lui assuré-je en retour.
Il sourit, d'un sourire qui n'atteint plus ses yeux, avant que son attention ne se concentre, un bref instant, sur son prince. J'ignore leur échange silencieux, et me contente d'adresser un petit signe de la main à Markel, assis derrière le volant. Son sourire à lui est plus franc, bien que teinté d'angoisse. Sans rien ajouter, Vadim me pousse gentiment vers la voiture, où je ne tarde pas à entrer. J'ai le déplaisir de tomber immédiatement sur Akim, placé initialement à côté de Vadim. Comme moi, il exécute en premier un mouvement de recul, avant d'aviser Aleksandr dans mon dos. À cet instant, il oublie à la fois l'attrait et la répulsion que je lui inspire, et me pousse brusquement pour rejoindre son ami. Grommelant après son manque de savoir-vivre, j'échoue à sa place, tout en me demandant l'origine de leur proximité, à tous les deux. Et la raison. Si Akim n'est qu'un meurtrier froid et mauvais, Aleksandr m'apparaît, pour le moment, comme un homme de savoir, aimant instruire et s'instruire. Mais les apparences sont trompeuses dans ce monde, et j'ai trop tendance à l'oublier encore...
- Le véhicule a assez de place pour nous tous, déclare Markel, sans quitter son poste, et en désignant la plage arrière, derrière moi.
Contrairement à notre ancien véhicule, celui-ci est un utilitaire, équipé de huit places et de suffisamment d'espaces pour ranger tous nos sacs. Stevan range le mien et les autres à l'arrière avant de claquer le coffre, et de repartir les places.
- Parfait. Bregolas, Akim et Aleksandr, vous allez au fond. Ebyorn à la droite de Léna, et Vadim...
- À sa gauche, devine-t-il sans mal, avant d'inviter la petite troupe à prendre place.
