TOME 2 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Penser. Il faut penser à la suite. Aux projets futurs. À l'avenir.
Séléna Brand a passé le voile, pour entrer dans le vrai monde. Celui où vivent les monstres, et ses amis. L'assassinat de l'un d'entre eux la po...
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Parmi les grands mystères de ces races, demeure les affinités des Vanpirs. Certaines ont pu être rapportés, car observés par certains de nos agents. Manipulation des esprits et des éléments semblent être les plus communes des affinités. Mais, certains s'accordent à dire que ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg. Certains... parlent de Vanpirs, capables d'éveiller les morts.
Retour d'études espagnoles, traduction par la Prima Agence
Malgré quelques protestations de la part de mes amis, j'accepte le traitement rude de Raven, qui consiste à m'attraper le bras, et à me jeter en dehors de la pièce.
- Si mademoiselle veut bien se permettre...
Il ricane, avant de m'enjoindre à allonger le pas, dans un couloir noir. Dans l'ascenseur, il demeure silencieux. Du moins, jusqu'à ce que son unique œil, cerclé de rouge, rencontre mes yeux.
- Écoute-moi bien, casse-dalle. Nous allons entrer dans l'une des salles d'entraînements de la citadelle pour retrouver ton petit camarade. Il prend très au sérieux sa... remise à niveau, m'annonce-t-il, un fin sourire aux lèvres. On va donc évoluer au milieu d'assassins transpirants, voire blessés. Ceux-là ne ressemblent en rien à tes copains. Ceux-là ne sont pas aussi policés et civilisés. Ceux-là ne vivent que pour deux choses, tuer et suivre le maître. Donc... Petit conseil, pour ta survie : tu me suis, et tu la fermes. Pigé ?
J'acquiesce bien gentiment, le sang ayant totalement déserté mon visage à la fin de son petit discours. Alors que les portes s'ouvrent, j'en suis toujours à chercher ma respiration. Une forte odeur de transpiration et de sang m'assaille aussitôt, et me donne envie de rester dans l'ascenseur. Seulement, c'est sans compter sur l'impatience de Raven, qui m'attrape par le pan de ma veste, et me traîne dans la salle, ignorant les Vanpirs arrêtant petit à petit leur combat. Ils sont plusieurs, à se tourner dans ma direction. À lever le nez, les canines déjà sorties. Le borgne accentue sa prise sur mon vêtement, me maintenant plus proche de lui. Cela me confirme une chose importante. Bien qu'il soit l'héritier en titre de la Bête, il ne dirige pas du tout les assassins nous entourant. Si l'un d'eux se jette sur moi, le reste suivra. Et Raven ne pourra rien faire, submergé par la masse. Ils sont plus d'une vingtaine à observer notre avancée, et bien peu à battre en retraite, en apercevant mon accompagnateur. Et je suis la première à les surveiller, m'attendant au pire, à tout moment. C'est cela qui occupe toute mon attention. Mais quand le Vanpir s'arrête brutalement, je pose les yeux devant moi. Et je m'immobilise complètement. Un seul combat ne s'est pas interrompu. Il oppose cinq Vanpirs à un autre. Dimitri.
Mon cœur marque un temps, face à ce Vanpir, qui paraît ne pas m'avoir vu. Tournant autour de ses adversaires, parfaitement concentré, il attend une erreur. Ses yeux si sombres, qui m'avait manqué, réalisé-je, scrutent les mouvements de ses ennemis du jour à la recherche d'un point faible. Il finit par en trouver un. Et c'est alors tout simplement fini. En deux souffles, l'attaque est terminée. Deux Vanpirs sont à terre, sonnés. L'une des femmes gémit, assise, tandis que les deux derniers se tiennent encore debout, le visage ensanglanté et des membres démis. Dimitri se redresse légèrement, quittant sa position de combat pour les regarder s'écarter promptement de lui. Contrairement à la forteresse, je ne vois aucune déférence, aucun respect. Uniquement une haine pure, née de la jalousie. Hermétique à cela, Baranov se détourne, et m'aperçoit enfin. Malgré son masque, malgré ce visage si figé que je commence à bien connaître, il se fige en me voyant, et je note sa surprise. Son regard glisse sur mon corps en une lente caresse brûlante, qui me coupe la respiration. Il observe ma combinaison, mes fourreaux vides puis remonte à mon visage. Et je prends conscience alors de son torse nu, révélant ses nombreuses cicatrices, roulant sur sa peau. Ses yeux, toujours aussi sombres, révèlent désormais quelques éclairs argentés, propres à son individualité. Car Dimitri est différent des autres Vanpirs. Et je sais pourquoi.
