TOME 2 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Penser. Il faut penser à la suite. Aux projets futurs. À l'avenir.
Séléna Brand a passé le voile, pour entrer dans le vrai monde. Celui où vivent les monstres, et ses amis. L'assassinat de l'un d'entre eux la po...
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Les Vanpirs sont plus résistants que les Domovoï, et pourtant moins puissants qu'eux. Des récentes études ont démontré que les balles confectionnées par nos Bruxtias sont la solution la plus radicale pour éliminer les Domovoï. Les Vanpirs, en revanche, sont moins sensibles. Trois balles sont nécessaires pour les arrêter. Cinq pour les achever.
Ecrits provenant des archives de l'Agence
Les deux Vanpirs émergent de la pièce comme un seul homme, tandis que je les suis, plus prudemment, dans le couloir. Celui-ci est désormais plongé dans le noir, uniquement perturbé par quelques meurtrières, toutes bouchées par d'épais verres, et trop hautes pour apporter une réelle lumière. Devant nous, un gémissement retentit à nouveau, et me fait encore sursauter. Mon premier réflexe est de glisser la main dans ma poche, et d'en ressortir la lame, cachée là par Akim. Un rire résonne, dans l'obscurité.
- Doucement, la guerrière, nous venons en paix.
Reconnaissant la voix d'Akim, je pousse un soupir irrité avant de ranger rapidement mon arme, sous le regard surpris de mes compagnons. Un long sifflement émerge de la pénombre, assez pour hérisser tous les poils de mes bras.
- Raven n'avait pas dit de lui laisser toutes nos armes ? demande Aleksandr, visiblement en compagnie d'Akim.
- J'ai fait une entorse au règlement, grogné-je comme réponse. Vous allez me dénoncer ?
- Ça ne me viendrait pas à l'idée, réplique l'ancien assassin. D'autant que... que j'aurais dû la récupérer, cette lame.
Son bafouillement, inhabituel chez lui, m'interroge assez pour que je décide finalement de conserver sa lame à portée de main. D'autant que Vadim et Dimitri ne sont pas des modèles de calme, à l'heure actuelle. Ils paraissent même tout le contraire, et je me questionne sur ce qu'ils voient, au travers de cette obscurité que je ne peux percer.
- Ça ne vous dirait rien d'entrer dans la lumière ? les incité-je, en montrant l'un des seuls halos de lumière présent entre nous.
Je les entends bouger lentement, sans qu'ils me répondent. Lorsqu'un vague grognement retentit dans l'ombre, je plisse les yeux et maudis mes pauvres sens d'humains. Parce que quelque chose se passe, dans l'ombre.
- Je vais raccompagner Léna, les informer Vadim, avant d'essayer de me pousser dans l'autre direction.
Un regard de ma part l'arrête.
- Tu ne vas rien faire, et certainement pas aux vues de tout ce qui vient de se passer, craché-je à mon ami, qui recule, comme frappé.
Aucun remords ne me traverse, face à la douloureuse surprise que je lis sur son visage si familier. Je me contente de m'en retourner vers le noir.
- Pourquoi restez-vous cachés ?
Aleksandr pousse un soupir, interrompu par un gémissement et une respiration soudainement plus laborieuse de la part d'Akim. Je frémis alors, la peur de l'inconnue définitivement réveillée à présent.
