Le Traité de sang est immuable. Il protège les humains, assure le contrôle aux Domovoï. C'est une répartition des richesses profitant à tous. S'il vient à se briser, c'est tous les fondements de la paix qui se retrouverait chambouler. Et la guerre reviendra.
Traité de sang, engagement des Domovoï pour la Grande Paix
Les jours s'écoulent au rythme des chevaux sans réel incident. Les Chasseuses semblent être de l'histoire ancienne pour notre groupe, qui garde un parfait silence lorsque je viens à les interroger. Visiblement, Stev ne veut pas partager avec moi ce qu'ils ont vécu, de peur que je ne fuie. J'ai beau leur expliquer qu'en pareil territoire, je n'irais pas bien loin, je ne peux pas vraiment faire abstraction du sous-entendu. Au-delà de tout ça, Stevan craint que leur bestialité me pousse à les voir d'une autre manière. S'il peut supporter notre absence de lien, dont il se refuse à parler en présence d'Akim, il ne pourra surmonter mon regard, si celui-ci venait à changer. Alors, nous nous murons tous dans un silence opaque, que peu osent interrompre. Durant notre chevauchée, j'apprends tout de même que chaque Vanpir reçoit une formation obligatoire à l'art équestre, là où les Domovoï n'y voient là qu'un passe-temps. Fort heureusement pour eux, un passe-temps que Stevan, Markel et Aleksandr ont à leur actif.
Après deux jours, mon corps douloureux retrouve ses habitudes, et la monte redevient un réel plaisir. Les arrêts se font tard, en fin de journée, mais je prends toujours sur moi pour m'occuper de Duman et Asman en priorité, avant de monter la tente que les Vanpirs m'ont fournie, après un passage rapide dans une petite ville. Comme son physique le laissait présager, Duman a une force colossale et un train de marche assez rapide, qui me force à le ralentir pour ne pas distancer mes compagnons. Plus petit, Asman suit derrière nous au petit trot, sans montrer de signe d'énervement ou de fatigue. La bonhomie de l'hongre tranche avec le caractère froid de l'étalon, et m'offre des nouveautés chaque jour. Vadim m'ayant révélé la vérité à leur sujet, je me découvre capable de communiquer assez simplement avec les chevaux, jusqu'à pouvoir les laisser en parfaite autonomie le soir, sans avoir à les surveiller. Nous remontons la Russie par le plateau de Sibérie centrale, et avançons depuis une dizaine d'heures au cœur de la réserve naturelle portant le même nom que le plateau, connue pour être l'une des plus grosses réserves de biosphère de l'UNESCO.
Nous ne croisons désormais plus grand monde, surtout dans cette partie-là de la région, quasiment inhabitée. Couverte par la taïga de sapin et de mélèze, la réserve nous protège du vent que nous percevons au-dessus de nos têtes, compagnons des nombreuses espèces d'oiseaux nichant dans les environs. Cela ne m'empêche pourtant pas de souffrir du froid, alors même que mon corps est dorénavant couvert de nombreuses épaisseurs de vêtements. Les nuits sont rudes, les jours, épuisants. Bregolas a tenté de me remonter le moral, en m'informant que l'hiver, les températures pouvaient atteindre les moins quarante degrés, et non pas uniquement les moins trois que nous subissons depuis deux journées entières. Cela ne m'a absolument pas remonté le moral, et j'ai prié de tenir le Garvalf à l'écart de ma petite personne pour le restant de l'après-midi. Markel, étonnamment à l'aise sur sa monture, a fait volte-face pour prendre sa place à mes côtés, avant de m'informer que les kilomètres nous séparant de la citadelle diminuaient à vue d'œil.
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Trois mois sous silence - La Traque (Tome 2)
FantastiqueTOME 2 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE Penser. Il faut penser à la suite. Aux projets futurs. À l'avenir. Séléna Brand a passé le voile, pour entrer dans le vrai monde. Celui où vivent les monstres, et ses amis. L'assassinat de l'un d'entre eux la po...