TOME 2 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Penser. Il faut penser à la suite. Aux projets futurs. À l'avenir.
Séléna Brand a passé le voile, pour entrer dans le vrai monde. Celui où vivent les monstres, et ses amis. L'assassinat de l'un d'entre eux la po...
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Aujourd'hui, il n'existe plus que quatre races : les Hommes, vivant en grande majorité sous le Clenche, les Garvalfs, réduits à un quasi-esclavage, les Domovoï, régnant en maître et les Bruxtias, vivant éloignées de tout. Mais des écrits remontant à quelques siècles évoquent des êtres encore vivants. Des êtres ayant échappé à la Grande Traque des Héros.
Ecrits retrouvés sur un Agent, décédé en Amérique du Sud. Cause de mortalité inconnue
Akim n'ayant rien à argumenter face à un ordre direct, j'émets l'hypothèse que tout le monde me laisse respirer, ne serait-ce que dix minutes, avant que ne vienne ma sentence. Ma rencontre avec Alastor, en solitaire.
- Une minute, m'oblige Stevan, en me voyant prête à les mettre tous dehors. Aux vues des derniers événements, je tiens à vous énoncer la suite du voyage, que nous communiquerons à nos camarades, laissés en dehors de la citadelle, sitôt notre départ.
Toutes les têtes se tournent avec attention vers le chef de l'assemblée, alors que celui-ci se retire de mon lit, pour tous nous avoir en visuel.
- Avec Markel, nous avons terminé d'interroger Dimitri, avant que Vadim ne s'immisce dans la... conversation.
Joli euphémisme, pour parler de l'attaque du jeune Vanpir. Un regard dans sa direction m'informe de son état plus détaché. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il est passé à autre chose.
- Dimitri n'aurait pu nous mentir sans que l'un de nous deux le sente. Alors, pour ceux n'ayant pas encore bien compris la chose et demandant un éclaircissement, voici mon jugement. Dimitri Baranov est reconnu non coupable et exempté de tout autre jugement devant la couronne. Si cela déplaît à quelqu'un, si l'un d'entre vous ose passer outre ma propre décision, il en subira les conséquences.
Plus personne ne pipe mot, dans la pièce. C'est sans doute grâce à cela que je perçois le faible murmure de Vadim, que je n'aurais pas entendu autrement.
- Ça se voit que ce n'est pas ton frère qu'il a tué...
Cela n'échappe à personne, d'autant que je suis entourée d'êtres aux sens surdéveloppés. Si Stevan se tourne vers lui, je suis trop occupée à dévisager Dimitri. Le côtoyer m'a permis de reconnaître quelques-uns des signes le rapprochant d'un être fait de chairs et de sang, et non d'un bloc de granite sans émotion. De légers tics, un muscle tendu, un froncement de sourcil imperceptible arrivent parfois à me mettre sur la piste. Mais ici... Il n'y a rien. Dimitri semble figer dans le marbre, comme insensible aux paroles de Vadim. Sauf que j'ai pu découvrir qu'il était tout sauf insensible. Il semble s'être une nouvelle fois coupé du monde, mais je sais qu'il est là, plus qu'il ne le voudrait lui-même.
- Ce que je viens de dire s'applique aussi aux proches du disparu, Vadim, l'invective sèchement son prince, détourné de sa propre colère à l'encontre de Dimitri. Penses-tu que c'est une conduite qu'aurait félicitée Sevastian ? Penses-tu réellement qu'il aurait été fier, de te voir ainsi ?
