Chapitre 2 🥀

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Les Ivanov sont éternels

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Les Ivanov sont éternels.

De leur sang s'écoule le divin

De leur os gémit la vitalité des créatures passées

De leur gorge rugit les cris de nos disparus

Les Ivanov sont éternels, et nous assurerons leur éternité

Memento Domovoï

Akim et son charmant camarade, qui ne m'a pas adressé un mot, m'abandonnent devant une porte close. Après une hésitation, je finis par la pousser, et me retrouve dans une salle grande, dépourvue de la moindre fioriture. Et de la moindre trace de chaleur. De grandes colonnes immaculées sont les seules silhouettes que je croise, en remontant l'allée centrale, surplombée d'une voûte austère, et gigantesque. Sous mes pieds, le tapis rouge sang est la seule touche de couleur. Autour de moi, tout n'est que blancheur. Et malgré tout, j'ai ce sentiment d'obscurité qui ne me quitte pas, alors que je finis par m'arrêter aux pieds du fameux trône d'Isidore. L'on m'avait dit qu'il en possédait un, preuve de son évidente supériorité. Le grand prince n'est pas qu'un titre. Le grand prince assure l'équilibre entre les Agences et le monde des Domovoï. Entre les Domovoï, la paix fragile des Bruxtias et l'asservissement des Garvalfs. Je lève le nez, et l'observe alors. Le trône. S'élevant dans les airs à l'aide d'une construction en noir et blanc, le trône du grand prince est une étrange composition de crâne à longues canines et de tibias trop longs pour appartenir à ceux d'un homme. Le dos du siège est constitué de vertèbres Domovoï, réalisé-je après coup, en marquant un temps de recul. Les os sont peints, en blanc, en noir et en bordeaux. Les couleurs du maître des lieux. Le trône d'une beauté glaciale, terrifiante et obscène, à l'image de l'être se trouvant... dans mon dos.

- Séléna, merci du déplacement.

Je me retourne d'un bloc, frappée par sa proximité. Je n'ai pas besoin de croiser son regard pour être heurtée par sa puissance. Par sa force destructrice. Comme lors de notre première rencontre, l'ancienneté d'Isidore me frappe, avec la force de mille tempêtes. Le voile ploie sous sa force, la toile vibre sous son intensité. Et les humains les plus proches, ceux se trouvant sur cet espace mental, sont les premiers à tomber. Pour me permettre de rester debout. Pour m'aider, dans cet affrontement qui n'en est pourtant pas un. Parce qu'Isidore se contente de jouer, de me regarder. S'il souhaitait réellement combattre, il ne lui faudrait que peser légèrement sur moi pour que je m'écroule. Pour que je m'effondre. Pour que je disparaisse.

- Votre Majesté...

Markel m'a enseigné les codes, durant mon séjour, et il a bien fait. Je le vois, au sourire satisfait du Saigneur. Non pas satisfait de me voir ployer sous sa grandeur, bien qu'il ne soit pas insensible à la flatterie, mais bien ravi de me voir entrer dans les cases. Celles auxquelles il me prédestine, me pensant, à tort, destinée à son fils unique. Stevan, parmi les derniers mots que nous avons échangés, a été clair sur ce point : jamais son père ne doit découvrir la vérité à notre sujet. Dans le cas contraire, ma fin sera rapide. Et sanglante.

Trois mois sous silence - La Traque (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant