Chapitre 17 🥀

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Leur nature même les rends inféconds, et donc dépendant des Domovoï

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Leur nature même les rends inféconds, et donc dépendant des Domovoï. Pour que survive la race, il faut obéir. Tel est le destin de tous les Vanpirs. Des premiers aux derniers, ils sont là pour une unique chose. Servir les Domovoï, leurs créateurs.

Serment Vanpir, pour que survive la race

Markel me relève lorsque les armes de nos ennemis cessent de rugir leur colère. En me retrouvant sur mes deux pieds, je me rends compte que les chevaux ont fui, et que nos compagnons ont presque tous disparu. Ne reste qu'Ebyorn, le visage encore plus pâle que d'habitude. J'en comprends la raison, en avisant son flanc marqué d'une tache sombre, venant à s'agrandir.

- Reculez, tous les deux.

L'ordre sec de Markel me fait effleurer la rivière des bottes, alors que deux Vanpirs émergent subitement des fourrées. La taïga est suffisamment sombre pour masquer leur avancée, mais il semblerait qu'ils la connaissent étonnamment bien pour qu'elle camoufle également le bruit de leurs pas, et leur odeur aux sens sensibles de mes charmants camarades. Markel grogne à l'encontre des deux nouveaux arrivants, les faisant feuler de concert. Ils lâchent leur pistolet respectif, avant de bondir en direction du Domovoï. Celui-ci les attend, une lame de la taille de mon avant-bras dans chaque main. La danse macabre qui suit est bien trop rapide pour mes yeux d'humains, même si je parviens à sentir la métamorphose progressive de mon ami. Les sons qu'il produit se font de moins en moins humains, de plus en plus bestiaux. Domovoï. Sa colonne vertébrale vient à se courber vers l'avant, lui permettant de se mouvoir plus aisément sur ses membres avant, tandis que l'un des Vanpirs lui échappe, et fond sur l'Enchanteur, leur cible suivante. Blessé, Ebyorn se contente de changer sous mes yeux. D'homme à deux jambes et deux bras, il devient plus solide que du granit, en se fondant dans la nature. Il ne devient pas vraiment de la roche. Pas vraiment. Je vois ses contours, j'avise son visage. Mais il n'est plus vraiment là, et le Vanpir pivote déjà vers moi, canines apparentes. Sauf qu'il ignore que je ne suis pas sans défense, grâce à son maître. 

Dans une intense seconde, je me retrouve projetée en arrière, devenant simple spectatrice face au pouvoir s'amoncelant sous ma peau. Cueillir le Vanpir à son approche est facile. Risiblement facile. Dans un état second, je vois mon corps se redresser et sortir de mon holster de cuisse l'un de mes deux pistolets. Le coup part, alors même que le Vanpir n'est plus qu'à un mètre. Il s'écroule, alors même que je me détourne déjà de lui. Markel a terrassé son ennemi, et s'applique à dépecer son cadavre de ses longues griffes. Je le dépasse, l'esprit horrifié, le froid gagnant désormais tout mon organisme. Puis l'on m'attrape par la taille, pour me ramener à l'ombre d'un arbre. Je m'échappe de la prise, m'apprête à me servir de la crosse de mon arme, mais mon bras s'arrête, à quelques centimètres du visage furieux de Stevan. Un visage partiellement transformé. Ses pupilles sont retracées, à la verticale, et de sa mâchoire émerge une dentition de crocodile.

- Reste là, grogne-t-il, son articulation devenue ardue par l'apparition de cette nouvelle dentition.

Puis, il se fige, et retire sa main de ma taille, en constatant la lueur perçant même au travers de mes vêtements.

Trois mois sous silence - La Traque (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant