La rose et les épines.

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J'ai sans arrêt envie de fuir dès qu'un petit pic d'anxiété me saute à la gorge. C'est comme une machine bien huilée, l'angoisse monte et tout se met en marche. Je commence à trop penser, à me dire que je me berce d'illusions,

pour qui je me prends après tout,
évidemment que ça ne marchera pas. Évidemment que c'est faux,
évidemment que je me trompe,
évidemment que tout ça c'est dans ma tête.

J'ai juste envie de prendre mes jambes à mon cou quand je me rends compte qu'il se passe quelque chose à l'intérieur. Et tout le monde dit que je saurais jamais tant que j'aurais pas essayé.

Et c'est vrai.
C'est pour ça que j'essaie pas.
J'ai pas envie de savoir.

J'ai pris l'habitude de partir en courant, surtout quand ça a l'air trop beau, trop doux, trop bien comme il faut. Les pires cauchemars ont parfois un goût de rêve. J'ai déjà donné. J'en perds encore le sommeil.

Alors nous y voilà, au moment où je vais commencer à détourner les yeux vers le chemin passé, me dire que c'est vain, que ça ne sert à rien que j'ai espoir. Fermer les yeux sur tous les soleils qui se lèveront ou se coucheront à nos côtés. Me concentrer sur cette douleur et cette peine que je renferme depuis de nombreuses années. Me rappeler que si elle est là, c'est justement parce qu'un jour, j'ai laissé quelqu'un entrer.

Je ne cours jamais aussi vite, loin des gens, que lorsque ça semble aller bien. N'est-ce pas un piège amer?

Et encore une fois, je sens les larmes monter, la peur s'agripper à moi en me murmurant à quel point ça pourrait mal tourner. Et je voudrais croire que je peux rester, mais je sais que c'est impossible. On ne répare pas ce qui est broyé. On ne recolle pas des morceaux volatilisés.

J'ai comblé les vides avec bien trop de défauts pour savoir comment faire pour les changer en qualités.

Et toi, oh miroir mon beau miroir, dis-moi celle qu'il ne pourra jamais aimer?

Cette version de moi-même que je garde tapis dans la pénombre.

Et le jour où il la découvrira, il partira.