XXXII - (W)eek-end

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À W, merci pour ces dimanches soirs moins tristes.

Tout a commencé un dimanche, et tout s'est arrêté un dimanche.

La fin du week-end n'a jamais été mon jour favori, synonyme de cris, de tensions, de peur, de trahisons... Il ne m'arrive jamais rien de bon le dimanche.

Cette nuit-là, ça a été difficile. Tu m'avais récupérée comme un frêle oiseau tombé du nid. Seule, emplie d'un vide que je n'arrivais pas à combler. Tu as réchauffé mon âme avec tant de bienveillance que tout s'est un peu figé. Le temps, l'air, la nuit.

Mais, quand ça s'est arrêté, c'est parce que tu as tant réchauffé mon cœur, qu'une passion s'est mise à brûler. Les flammes ont grandi doucement, discrètement, au point que ce n'est que lorsque j'ai commencé à étouffer dans la fumée que j'en ai pris conscience. Tu m'avais prévenue, et je pensais que ça n'arriverait pas. On ne déclenche pas un feu de forêt sans l'avoir cherché, n'est pas?

C'était pas dans nos plans de s'apprécier outre mesure. Remplacer la solitude, c'était tout ce pour quoi on n'avait signé. Le contrat était clair, pas de sentiments démesurés, personne ne change ses plans. Moi, j'ai carrément foutu le plan à la poubelle.

Si le dimanche où tout a commencé, j'ai eu la sensation douce et agréable d'une nuit d'été, celui où ça s'est terminé, j'ai compris qu'on était bien en hiver. Que jamais plus tes yeux bleus ne brilleraient en pensant à moi. Que plus jamais tu ne me dirais que je vaux « des millions ». Parce que tout ça, c'était simplement pour survivre au choc des saisons.

Mais moi, j'ai commencé à m'y perdre, dans tout ça.

Alors c'était mieux de partir, clore l'histoire. Un mois, ça m'a laissé le temps de me réchauffer à ton contact.

Mais je déteste toujours autant les dimanches, surtout maintenant que je vais de nouveau les passer seule avec moi-même.

L'hiver sera froid cette année, je le ressens déjà au plus profond de moi.

La rose et les épines.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant