Chapitre 1

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Kinshasa 📍
Maison familiale
00h30














































Je me réveille en sursaut entrain de tousser, je sens l'air qui quitte mes poumons et je sens directement la panique transpercer mon âme. J'essaie de me ressaisir pour pouvoir attraper mon inhalateur qui ne quitte jamais ma table de chevet.

Je l'attrape mais lorsque j'appuie, je constate avec effroi que le tube est vide. La panique regagne aussitôt mon esprit, la douleur devient intense et ma respiration sifflante. J'ai l'impression de me sentir mourir.

L'air a du mal à entrer dans mes poumons mais aussi d'arriver au cerveau, je suffoque et quand je me disais que c'était la fin. J'attrape mon téléphone dans un dernier effort avant de glisser sur numéro d'urgence qui est celui de ma mère.

Je ferme les yeux, mon corps est subitement très lourd.

Comment on respire déjà ?

Mon cœur se comprime et alors que je pensais que personne ne viendrait à mon secours, je sens ma porte s'ouvrir. J'en trouve les yeux mais ne parvient pas à distinguer l'ombre à mes côtés.

Serait-ce elle la grande faucheuse ?

On place mon inhalateur entre mes lèvres et immédiatement je sens cet oxygène, j'avale comme si cela était ma seule issue. On répète le mouvement deux fois et quelques minutes plus tard, ça va mieux.

Le pire est passé.

J'ouvre enfin les yeux et distingue très nettement le regard réprobateur de ma mère, j'essaie de sourire mais je me raidis immédiatement, elle est très remontée et cette fois ma bonne humeur ne jouera pas sur elle.

Tu es dans la merde Taraji.

Taraji Nyota Mulenga

Je souffle avant de me redresser, cette crise était plus forte que les précédentes et je sais parfaitement pour quelle raison.

— Tu veux mourir ma puce ? Tu veux mourir Tara' ?

Sa voix cristalline et légèrement aigu me glace le sang, ma mère a toujours été très susceptible parlant de ma maladie. Certe l'asthme est courante dans notre quotidien – ma grand-mère et ma tante en souffrent– mais elle ne s'en remet toujours pas. Je la comprends étant la seule fille d'une famille remplie d'homme, je pense qu'elle retrouve en moi un léger soutient.

— Ça va mieux maman, c'était juste une toute petite crise

Je sais qu'elle ne me croit pas, même moi qui lui dit ça. Je ne me crois pas, cette crise était plus intense que mes précédentes. Je me suis sentie partir.

— On devra aller à l'hôpital demain, tes crises deviennent de plus en plus...

— Non, la coupe-je en m'allongeant. Il est hors de question que je mette mes pieds dans cet hôpital de nouveau, et demain je dois me rendre au centre de réadaptation. Je suis bénévole t'as oublié ?

Ma mère se met à réfléchir mais ne dit rien, elle m'embrasse le front avant de sortir de la pièce. Je sais qu'elle ira parler à mon père pour essayer de me dissuader d'y aller mais quand Taraji a une idée en tête, absolument personne ne peut l'arrêter.

Je prends mon petit carnet et comme chaque fois que je fais une crise j'écris ce qu'il s'est passé.

Un jour, qui sait j'écrirai une biographie et comment j'ai pu vaincre cette maladie.

Je prends une grande inspiration et me met à écrire.

𝟷𝟹 𝙼𝙰𝚁𝚂 𝟸𝟶𝟸𝟸

𝙹𝚎 𝚟𝚒𝚎𝚗𝚜 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚞𝚗𝚎 𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚛𝚒𝚜𝚎, 𝚖𝚊 𝚙𝚘𝚒𝚝𝚛𝚒𝚗𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚜𝚎 𝚟𝚒𝚍𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝚊𝚒𝚛. 𝙻𝚊 𝚙𝚎𝚞𝚛 𝚚𝚞𝚒 𝚖'𝚎𝚖𝚙𝚛𝚒𝚜𝚜𝚘𝚗𝚎 𝚜𝚞𝚙𝚝𝚒𝚕𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝, 𝚓𝚎 𝚗'𝚊𝚛𝚛𝚒𝚟𝚎 𝚝𝚘𝚞𝚓𝚘𝚞𝚛𝚜 𝚙𝚊𝚜 𝚊 𝚖'𝚢 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚎𝚗 𝚝𝚘𝚞𝚝 𝚌𝚊𝚜. 𝙼𝚊𝚒𝚜 𝚓'𝚊𝚒 𝚕'𝚎𝚜𝚙𝚘𝚒𝚛 𝚚𝚞𝚎 𝚝𝚘𝚞𝚝 𝚒𝚛𝚊 𝚋𝚒𝚎𝚗. 𝙲'𝚎𝚜𝚝 𝚖𝚎𝚖𝚎 𝚕𝚎 𝚜𝚎𝚗𝚜 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚗 𝚙𝚛𝚎𝚗𝚘𝚖. 𝚃𝚊𝚛𝚊𝚓𝚒

Je m'arrête en sentant la fatigue gagnait mon corps, je continuerai à écrire demain. Après cette crise, le repos est d'une grande nécessité.





















































08h45







































































J'embrasse la joue de mon père et prend une pomme à la volée puis je croque dedans, et il m'embrasse aussi la joue.

— Taraji, tu ne penses pas que tu devrais te reposer. Débute mon père, maman m'a dit que tu avais fait une crise plus aride que la dernière fois

Mon père est un homme d'une grande beauté, il mesure aux environs d'un mètre soixante-dix et a une carrure assez imposante pour un homme partant sur sa cinquantaine.

Monsieur Vincente Mulenga n'est pas seulement un bel homme de l'extérieur mais aussi une icône parlant des valeurs morales. Travaillant dans sa propre entreprise qu'il a bâti à partir de rien, cela ne lui a jamais valu un regard méprisant pour les autres au contraire, il est resté cet homme naturel et plein de bonté. Carrément mon modèle.

— Papa, tu sais très bien que maman abuse toujours un peu. Je me sens super bien, regarde comment je respire.

Je prends une très grande inspiration et fait un grand ah. Il rigole avant que je ne me dirige vers la cuisine pour prendre mon carton de jus de fruit mais je remarque une chose qui m'irrite instantanément.

— Il manque deux cartons ! M'exclame-je en rentrant dans le salon

Mon père rigole, je devine immédiatement que ce sont mes deux grands frères qui l'ont prit pour me faire chier.

— Achetez-vous vos cartons putain !

Je suis remontée, oui je m'énerve que pour des cartons de jus mais ils commencent vraiment à me taper sur le système ces deux garçons.

— Tara chérie

Ma mère venait de descendre les escaliers, sa robe en pagne qui s'accordait parfaitement à son corps que les multiples grossesses avait arrondi mais elle était loin d'avoir perdu son charme. Au contraire, ses quelques kilos lui en avaient donner davantage.

Madame Christella Mulenga est d'une beauté divine.

— laisse moi maman, tes garçons m'énervent. Bon j'y vais

Je leur fais des bisous avant de sortir de notre maison pour me diriger vers ma voiture.

Ma vie est normale, je viens d'une famille assez aisée. J'ai deux grands frères et deux petits frères, en vingt ans d'existence. La vie n'a pas toujours été facile mais je ne peux m'en plaindre, j'ai eu une famille aimante et pleins de choses. Vraiment ma vie est une bénédiction.



































|TARAJI NM|

TARAJI Où les histoires vivent. Découvrez maintenant