Chapitre 8

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Kinshasa 📍
Maison familiale
08h45








































































J'entends toquer à ma porte mais même la force de me lever y'en a pas, je viens de faire une autre crise et vraiment elle était encore plus intense. Ma poitrine enflammée, mes poumons qui se compriment...

Ma porte s'ouvre pour laisser entrer ma mère, je bouge lentement pour lui faire face et sourit doucement, elle vient se mettre près de moi et me caresse le front délicatement.

— Taraji

— Je suis fatiguée maman, je sens plus mes membres

Elle réfléchit un moment puis ferme mieux la porte avant de revenir se mettre à mon chevet, ses mains trouvent refuge dans mon tissage et elle pose un chaste baiser sur mon front.

— Tu veux vraiment pas aller à l'hôpital mon coeur ?

Je me raidis automatiquement et tourne mon visage vers la fenêtre, des larmes montent immédiatement dans mes yeux et une blessure que je tente de refermer depuis là mais sans succès se réouvre.

— Tu penses pas que tu devrais t'ouvrir à moi Taraji ? Ça fait cinq ans maintenant mais tu n'as jamais dit pourquoi-

— Il a failli me violer, dis-je presque dans un murmure

Je la regarde et les larmes me montent aux yeux en me remémorant cette scène, la faiblesse que j'ai ressenti et que je ressens toujours au quotidien quand cette histoire se remet en place dans mon esprit.

Je respire un moment, en évitant de faire une unième crise d'angoisse puis je ferme les yeux pour pouvoir parler, pour pouvoir enfin dire à une autre personne ce que je garde en moi depuis longtemps.

C'était il y'a cinq ans, j'avais quinze ans. J'allais souvent à l'hôpital pour mon asthme car c'était fréquent à cette époque. J'étais toujours accompagnée mais cette fois là, ils étaient tous occupés donc j'ai dû y aller seule.

Ce n'était pas un problème car j'aimais bien ce docteur, il était un peu mon modèle car à l'époque je voulais devenir pédiatre. Donc parfois, quand j'avais des pauses au lieu de rester au lycée dans cet endroit infâme, je venais me réfugier ici et j'observais tout ce que le docteur faisait avec grande attention.

J'entrai dans son bureau puis il me fit faire ce que j'avais l'habitude de faire avant de m'assurer que j'étais sur une bonne voie et que si ça continuait comme ça. Je serai bientôt débarrasser de cette maladie à jamais, j'étais super heureuse et il m'invita à rester plus longtemps comme il connaissait ma passion pour l'apprentissage.

On était que tous les deux lorsqu'il commença avoir des gestes déplacés, on ne pouvait pas me la faire à moi. J'étais certes petite mais pas idiote ou naïve, il s'approcha de moi et voulu m'embrasser. Je m'étais débattue de toutes mes forces, il avait arraché une partie de ma chemise et le bouton de ma jupe s'était arrachée.

Lorsque je pensais que tout espoir était vain, j'ai eu l'idée de lui donner un coup dans les couilles puis j'ai attrapé un cathéter en le menaçant que si il essayait d'approcher. Je n'allais pas hésiter à le poignarder et que le monde entier allait connaître son vrai visage.

Il m'a laissé partir et je me suis réfugié chez une amie, la seule qui sache pour cette affaire en passant. Je ne voulais plus aller dans cet hôpital mais mes parents pensaient juste que c'était des caprices, puis ce docteur m'avait supplié de ne rien dire. Que ça pouvait ruiner sa carrière, qu'il ne savait plus ce qu'il faisait etc. Je me suis tu, j'ai fermé ma bouche car je vivais déjà assez d'atrocités au lycée et je ne voulais pas en rajouter.

J'ai été faible, j'ai fermé ma bouche alors que j'aurai pu l'ouvrir et le faire payer mais j'ai vu dans ses yeux qu'il s'en voulait. Et je me suis dit, que c'était un miracle que je sois sortie vierge de cet endroit et que je n'allais pas détruire sa carrière mais je n'irai plus jamais dans cet hôpital.

Je termine mon récit et lève le regard vers ma mère, ses yeux sont imbibés de larmes. Elle me prend dans ses bras en me demandant de la pardonner car elle n'avait pas vu la souffrance dans mon regard.

Je souris, et lui dit que ce n'est rien et que je n'ai plus envie d'en parler.

— Pourquoi Tara' ?

— Maman, ce n'est rien. Je vais bien maintenant

— Non c'est-

Je pose mes mains sur son visage et me redresse pour lui faire un bisou sur la joue. En parlant de ça avec ma mère, il y'a un poids qui s'est envolé de mes épaules et je ne le dis pas juste pour lui faire plaisir mais c'est vrai.

Ce poids je le porte depuis cinq ans même si je l'ai partagé avec une amie mais cela ne m'a jamais vraiment réconfortée car elle me disait juste ça ira etc, je ne voulais pas ça en vrai. Je voulais qu'on m'écoute et qu'on pleure avec moi. Qu'on ne me jette pas un ça ira, car nous savons tous que ça ira. Je voulais qu'on me conseille et qu'on m'aide, je voulais sentir une présence et c'est après cinq ans que je l'ai ressentie.

— Repose toi ma puce, en plus Torin nous a dit que ça serait mieux si on allait voir tout ça aux États Unis

Je rigole délicatement.

— Juste pour une affaire d'asthme ?

— C'est Torin, rit-elle. Mais pour une fois, je pense qu'il a raison. La fréquence de tes crises devient inquiétante, faudrait peut-être aller ailleurs car ici l'avancée de la médecine est à revoir

Je ricane avant qu'elle ne sorte de ma chambre, je reste là à réfléchir puis je prends mon petit carnet.

𝟸𝟿 𝙼𝙰𝚁𝚂 𝟸𝟶𝟸𝟸

𝙹'𝚊𝚒 𝚎𝚗𝚏𝚒𝚗 𝚙𝚞 𝚙𝚊𝚛𝚕𝚎𝚛 𝚊 𝚖𝚊 𝚖𝚎𝚛𝚎, 𝚖𝚘𝚗 𝚌𝚘𝚎𝚞𝚛 𝚜'𝚎𝚜𝚝 𝚛𝚎𝚌𝚑𝚊𝚞𝚏𝚏𝚎𝚎 𝚍'𝚞𝚗𝚎 𝚖𝚊𝚗𝚒𝚎𝚛𝚎 𝚒𝚗𝚍𝚎𝚜𝚌𝚛𝚒𝚙𝚝𝚒𝚋𝚕𝚎. 𝙹𝚎 𝚍𝚘𝚒𝚜 𝚋𝚒𝚎𝚗𝚝𝚘𝚝 𝚊𝚕𝚕𝚎𝚛 𝚎𝚗 𝚊𝚖𝚎𝚛𝚒𝚚𝚞𝚎, 𝚃𝚘𝚛𝚒𝚗 𝚎𝚜𝚝 𝚟𝚛𝚊𝚒𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚌𝚛𝚘𝚢𝚊𝚋𝚕𝚎. 𝙸𝚕 𝚙𝚘𝚞𝚛𝚛𝚊𝚒𝚝 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚟𝚘𝚢𝚊𝚐𝚎𝚛 𝚜𝚊 𝚙𝚎𝚝𝚒𝚝𝚎 𝚜𝚘𝚎𝚞𝚛 𝚓𝚞𝚜𝚝𝚎 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚞𝚗𝚎 𝚊𝚏𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚝𝚘𝚞𝚡 ^_^ 𝚓𝚎 𝚕'𝚊𝚒𝚖𝚎 𝚝𝚛𝚘𝚙 𝚖𝚘𝚗 𝚏𝚛𝚎𝚛𝚎 𝚖𝚎𝚖𝚎 𝚜𝚒 𝚒𝚕 𝚊𝚋𝚞𝚜𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚏𝚘𝚒𝚜.

Je dépose mon carnet et m'allonge pour que je puisse me reposer, je pense que je vais encore une fois dormir toute une journée.

TARAJI Où les histoires vivent. Découvrez maintenant