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  Les tictacs de l'horloge se faisant incessants et assourdissants. Ils portaient avec eux l'immense pénibilité du moment, de l'heure qui passait avec une lenteur meurtrière et insupportable.

Un soupir discret s'échappa des lèvres du jeune homme assis dans le fauteuil. Ses yeux gris ne cessaient de faire des allers et retours de l'horloge agaçante à la peinture accrochée au mur. Cependant aucun des deux ne le rassurait.

La peinture représentait une jeune femme assise sur son lit près de la fenêtre, les yeux rivés vers l'extérieur. Elle aussi semblait vouloir être ailleurs, comme emprisonnée du moment présent.

Valérian soupira une énième fois en posant une nouvelle fois les yeux sur l'aiguille qui semblait fonctionner en sens inverse.

Le garçon croisa ses bras contre sa poitrine, voulant fermer les yeux et rattraper le sommeil qu'il avait en retard. Or soudainement une voix venant de sa droite captura son attention et il tourna la tête pour voir un homme d'une trentaine d'année le regarder.

- Est-ce que tu m'écoutes Valérian ?

- Oui. Mais je n'ai rien à dire, il ne se passe vraiment rien en ce moment. Toujours les mêmes cauchemars, les mêmes anxiétés et sauts d'humeur. Rien de ce que vous m'avez conseillé jusqu'à maintenant n'a marché.

Il marqua une légère pause, puis tenta une proposition à l'homme.

- Peut-être que des médocs pourraient m'aider.

- Non, nous en avons déjà parlé. Dans ton cas ça ne pourra pas t'aider, je t'ai expliqué que pour ton anxiété on pouvait envisager un pro-

- Non merci.

Le ton du garçon aux cheveux dorés se fit autoritaire.

Cela faisait des semaines que le Dr Adams voulait que Valérian participe à un programme pour les jeunes à besoins particuliers, une sorte de thérapie de groupe déprimante et totalement inenvisageable.

Le jeune à lunettes n'avait pas besoin de parler à des jeunes de son âge, comment est-ce qu'ils pouvaient comprendre ses problèmes quand dans leur tête ils avaient déjà les leur à gérer et à résoudre ? Cette idée était stupide, même si le Dr Adams était le professionnel, le jeune ne pouvait que de remettre en question ses techniques.

L'homme laissa tomber ses épaules en soupirant devant le têtu qui se trouvait dans son cabinet, puis reprit la parole pour essayer une nouvelle fois de le convaincre.

- Je ne te dis pas de t'inscrire directement, mais tu pourrais au moins tester une séance et voir ce que ça te fait ? Étant donné que ça ne bouge pas de ton côté, peut-être que ça t'aiderait à te débloquer.

- Ou pas.

- Ou pas, mais tu pourrais essayer. Tu n'as rien à perdre à le faire et au contraire tout à gagner si ça te permet de te sentir mieux.

Le blond resta silencieux pendant quelques instants, pesant le pour et le contre dans son esprit.

Il était vrai qu'il n'avait pas grand-chose à perdre à tenter ce programme. Mais il était las des échecs, d'enchainer encore et encore des méthodes qui ne changeaient rien à sa vie, balayant à chaque fois ses espoirs d'aller mieux.

Sa main vint gratter son crâne avant de remonter ses lunettes sur le haut de son nez, puis finalement il posa une question qui encouragea le psychologue dans l'accord du garçon vis-à-vis du programme.

- Quand est-ce qu'ont lieux les réunions ?

- Le vendredi à 18h.

Ce jour-là était le mercredi, ça laissait donc deux jours à peine de réflexion au jeune à la chevelure de blé. Cependant c'était sans doute suffisant. Valérian était têtu, mais pas stupide. S'il n'avait pas l'obligation de poursuivre ce programme, s'il pouvait à tout moment disparaître, par conséquent il était prêt à tenter le coup.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant